Le positivisme selon le président Macron

POLITISCOPE. La dureté de l'attaque de Pierre Rosanvallon sur « la crise démocratique la plus grave » depuis l'Algérie a atteint le président. Simple vengeance d'un proche de la CFDT et de Laurent Berger, se défend-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron pour minimiser le trait. Mais l'étrange triptyque des chantiers présidentiels lancés lundi, résumés en un « Travail, Ordre, Progrès » par Olivier Véran le porte-parole du gouvernement, fait penser au positivisme d'Auguste Comte et à une vision autoritaire de la démocratie, ce que dénonce justement Rosanvallon.

Publié le 22-04-2023 par Marc Endeweld

En début de semaine, la sentence proférée par Pierre Rosanvallon à l'occasion d'une interview télévisuelle de grande écoute s'est transformée en quelques heures en un fait politique. Pour l'intellectuel, qui faut-il le rappeler, fut l'un des cofondateurs de la fondation Saint-Simon (et son secrétaire général), la France traverse actuellement la crise démocratique « la plus grave » de son histoire « depuis la fin du conflit algérien ».

Selon lui, Emmanuel Macron « ne voit pas la crise démocratique, pour lui il n'y en a pas ». Et ce proche de la CFDT de déplorer que le président ait perdu « l'esprit des lois » et de la Vème République, voire de la démocratie. La charge est lourde, le ton est grave. Et sur le plateau de télévision davantage habitué aux badineries des promos respectives des artistes et des journalistes, les animateurs sont surpris, semblant dépassés par la situation.

De fait, l'extrait vidéo sera partagé des millions de fois sur les réseaux sociaux. Immédiatement, l'entourage du président tentera de minimiser la portée de l'événement. Sans succès. Certains iront jusqu'à expliquer que ces paroles surgissent d'abord du fait de l'inimitié de Laurent Berger, patron de la CFDT, pour Emmanuel Macron.

Surtout, revenir sur un terrain personnel, présenter cette intervention comme étant un règlement de compte. C'est qu'en 2015, le dirigeant syndicaliste s'était opposé auprès de l'Élysée à la tentative d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, de récupérer en plus le

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