Le nouveau patron de Sanofi est très attendu

Le nouveau patron de Sanofi est très attendu

Le nouveau patron de Sanofi est enfin connu. Des mois avant d'être nommé et un bonus de bienvenue de 4 millions d'euros montrent qu'il est très attendu. Y compris au tournant, par les syndicats et le gouvernement.

Publié le 23-02-2015 par Laurent Baquista

Un bonus de bienvenue de 4 millions

 

Il aura fallu attendre presque quatre mois pour qu'un nouveau Directeur Général soit nommé à la tête du laboratoire pharmaceutique français, en remplacement de Chris Viehbacher limogé fin octobre. Serge Weinberg, le Président de Sanofi, et Jean-René Fourtou, administrateur chargé d'aider au recrutement du futur DG, avaient déclaré qu'ils voulaient le meilleur, et qu'ils iraient le chercher à l'extérieur du groupe. Ce qu'ils ont fait, puisque c'est chez Bayer qu'ils sont allés débaucher Olivier Brandicourt.

A priori, ce candidat doit vraiment correspondre en tous points au profil de poste très exigeant que les deux dirigeants français du groupe avaient dessiné. En effet, Olivier Brandicourt va bénéficier, rien que pour le remercier d'avoir accepté le poste, d'un bonus de bienvenue de 2 millions d'euros auxquels s'ajouteront deux autres millions s'il est encore en fonction au 1er janvier 2016.

 

 

Gouvernement et syndicats choqués

 

Si cette pratique est courante aux Etats-Unis, elle heurte l'opinion publique française, comme les parachutes dorés ou les retraites chapeaux, que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron avait d'ailleurs souhaité encadrer. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, est sur la même longueur d'ondes, puisqu'il a déclaré au micro de RTL : « C'est incompréhensible. Comment tous ces gens, qui expliquent que c'est le mérite, que c'est l'économie libérale, le risque, la prise de risque qui doivent faire les résultats, ces gens-là, à peine prennent-ils la tête d'une entreprise - c'est-à-dire qu'ils n'ont pris encore aucun risque - sont déjà assurés d'avoir rémunération sans commune mesure? ».

Du côté des syndicats de Sanofi, on est encore plus scandalisé. En effet, Sanofi a sacrifié 5000 empois durant les six dernières années sur l'autel de la compétitivité et des économies, et de nouvelles restructurations sont en attente dans le domaine de la recherche et développement, notamment à Toulouse. Dans un tel contexte, ce bonus de bienvenue paraît d'autant plus indécent.

Les dernières actualités