La martingale du succès

Alors que les sites d'informations et la presse en général peinent à trouver un modèle économique satisfaisant, l'éditeur lyonnais d'informations en ligne sur le marché de l'art semble, lui, avoir trouvé la martingale du profit. Comme le précise le groupe dans son communiqué de presse, « Artprice constate un nombre impressionnant de journaux d'art honorablement connus qui, au bord du dépôt de bilan, reconnaissent qu'Internet les a détruits, notamment par la domination de l'Internet mobile ». Pour Artprice, c'est tout le contraire.

En injectant 85% de ses contenus en mode gratuit et seulement 15% en mode payant, grâce à des accords avec Google, Baidu, et Bing, Artprice connaît une croissance de 11% de ses revenus, et de 7% de son chiffre d'affaires, ce qui montre que le modèle freemium ne nuit nullement à ses profits. En effet, elle lui a permis d'engranger sans cesse de nouveaux abonnés, dont 1,150 million durant le précédent exercice.

Des utilisateurs valorisés

En accord avec la politique de protection de la vie privée, les comportements de ces internautes sont soigneusement étudiés, et permettent donc de fournir une base de données très qualifiée qui permet à Artprice de se rapprocher de plus en plus des maisons d'arts et autres galeries, attirées par ce potentiel sans précédent de clients qualifiés. D'après son fondateur, Thierry Ehrmann, « cela démontre la capacité exceptionnelle d'Artprice à générer de nouveaux membres ultras qualifiés et de viser à terme (horizon 2016/2017) plus de 12 millions de profils clients avec leurs modes comportementaux grâce notamment à l'aide conséquente des réseaux sociaux, dans le strict respect des textes en vigueur, sans la moindre perte de C.A. avec un résultat positif et un accroissement des fonds propres ». Une démonstration de force qui laisse pantois dans l'univers sinistré de l'information.

La France, quantité négligeable

La spécificité du secteur sur lequel le groupe d'informations lyonnais est présent explique peut-être aussi ce succès. Valeur refuge dans un monde troublé, le marché de l'art attire de plus en plus dans tous les pays, y compris les pays émergents où une nouvelle clientèle aisée est apparue.

Seule la France, pays de naissance d'Artprice, échappe à cette tendance haussière, et son marché est pour Artprice insignifiant. Comme le précise l'entreprise dans son rapport de résultats, « on peut dire qu'une seule vente cataloguée de prestige de 1h30 à Londres ou New York équivaut à une année de ventes en France ».