Pourquoi le groupe Beaumanoir s'intéresse-t-il à Sarenza ?

Fondé en 1985 par Roland Beaumanoir, le groupe éponyme installé à Saint Malo est devenu, au fil des ans, l'un des acteurs incontournables du prêt à porter en France. Propriétaire, entre autres, des marques Bonobo, Bréal, Cache-Cache, Vib's, La Halle, Caroll, ou encore Morgan, le groupe réalisait en 2020, un chiffre d'affaires de 790 millions d'euros en cumulant ses activités de distribution de prêt-à-porter avec celle du secteur de la logistique. Grace à une ambitieuse politique d'expansion externe, il comptait en 2021 environ 2 000 points de vente et plus de 13 000 collaborateurs. Contrairement à d'autres réseaux d'enseignes physiques le groupe Beaumanoir a admirablement bien traversé la crise sanitaire. Il a en effet doublé son chiffre d'affaires en trois ans, pour atteindre - selon ses prévisions - deux milliards d'euros en 2022. Son rapprochement avec Monoprix, dans le but de racheter le site Sarenza que le distributeur avait acquis en 2018, témoigne clairement de sa volonté de s'affirmer désormais dans l'univers du e-commerce.  « Ce rapprochement contribuerait à la transformation digitale du groupe Beaumanoir initiée depuis de nombreuses années. De par sa forte notoriété et son expertise, Sarenza viendrait renforcer notre activité de distribution et d'e-commerce », expliquait ainsi dans un communiqué, Jérôme Drianno, le PDG du groupe.

Sarenza, un CA qui grimpe, mais des profits à la peine

Si le site français - tout comme son principal concurrent Zalendo - a vu ses ventes exploser à la faveur de la crise sanitaire (la marque affichait un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en 2019 et revendiquait 10 % de croissance en 2020), il peine néanmoins à dégager des bénéfices tant les marges sont faibles dans le secteur du prêt-à-porter en ligne. Pas de quoi rebuter Beaumanoir qui déclarait : « Sarenza bénéficierait de toutes les expertises du groupe pour s'imposer comme la principale market place lifestyle française ».