Démission

Thomas Piquemal, Directeur exécutif en charge des Finances d'Electricité de France, a présenté vendredi dernier sa démission à Jean-Bernard-Levy, son Président. L'information a été révélée ce dimanche par l'agence Bloomberg et le site internet du quotidien Les Echos.

La raison de cette démission surprise est à chercher du côté d'un désaccord majeur concernant le projet de construction des deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée (EPR) de grande Bretagne, sur le site d'Hinckley Point. En effet, le coût du chantier est estimé à 23,3 millions d'euros, soit plus que l'actuelle capitalisation boursière de l'énergéticien français. Il semble donc que Thomas Piquemal soit sur la même longueur d'onde que les représentants du personnel de la CFE-CGC, qui militent farouchement contre ce projet.

Désaccord majeur

Thomas Piquemal aurait en effet longuement attiré l'attention sur l'impossible équation financière du projet. Le Trésor britannique n'offre aucune garantie tant que l'EPR de Flamanville ne sera pas mis en service, comme preuve de son fonctionnement. Ensuite, le prix d'achat de l'électricité produite n'est pas véritablement garanti, et dépend directement du bon vouloir du gouvernement britannique.

Mais, surtout, les investisseurs font défaut pour participer à ce projet : Areva, en très mauvaise santé, a dû déclarer forfait. Or, compte tenu du manque de motivation des investisseurs, excepté les deux partenaires chinois, EDF pourrait être contraint d'assumer 66,5% du financement du projet.

Thomas Piquemal a beaucoup plaidé pour que ce chantier ne voie pas le jour, de façon à privilégier la pérennité d'EDF, au détriment des optons stratégiques imposées par l'Etat, sur le plan politique et industriel.