Contre toute attente

Le gouvernement n'y était pas favorable. Emmanuel Macron avait en effet déclaré en audition devant une commission parlementaire que son attribution était contraire « aux principes éthiques que les grandes entreprises doivent respecter ».

Les syndicats du groupe y étaient farouchement hostiles, surtout dans une période de restructuration complète du groupe, et de fortes inquiétudes concernant l'avenir de certains sites de la branche Transports, notamment celui de Belfort. Les observateurs s'attendaient donc à ce que les actionnaires réunis ce mardi après-midi en assemblée générale y soient eux aussi opposés.

Prime validée

Pourtant, l'Assemblée Générale des Actionnaires a décidé à 87,2% des suffrages exprimés d'attribuer à Patrick Kron une prime exceptionnelle de 4 millions d'euros pour avoir mené l'opération de cession de la branche Energie d'Alstom à General Electric. Alors même que, pour des raisons évidentes liées aux requêtes de l'Autorité de la Concurrence et de la Commission Européenne, cette cession n'est encore ni effective ni finalisée.

Un PDG partant, mais confiant

Concernant cette cession, qu'il attend pour quitter l'entreprise, Patrick Kron s'est déclaré confiant : « Je suis fondamentalement confiant, s'il y a tel ou tel domaine précis sur lequel il faut fournir plus d'explications, on le fera ». Mais il estime également que le retard accumulé dans l'opération est néfaste pour le groupe : « Le temps qui passe est extrêmement traumatisant pour l'entreprise et, à l'arrivée, se traduira par des destructions de valeur et d'emplois ». L'assemblée a également voté, plus massivement encore, avec un score de 97,6%, le renouvellement du mandat de l'actuel PDG d'Alstom.