La SNCF va sans doute sauver Alstom et Bombardier

La SNCF va sans doute sauver Alstom et Bombardier

L'éviction du groupe espagnol CAF suite à un audit très critique laisse le champ libre au consortium Alstom-Bombardier pour construire pour la SNCF 270 RER de nouvelle génération.

Publié le 31-10-2016 par Bertrand Dampierre

CAF écarté

 

Ils n'étaient que deux en lice pour ce gigantesque contrat d'une valeur de 3 milliards d'euros, portant sur la conception, la construction et la fourniture de 270 rames de RER nouvelle génération, destinées à desservir les lignes actuelles et nouvelles du réseau ferré régional d'Ile-de-France. D'un côté le groupe espagnol CAF, et de l'autre un consortium regroupant le Français Alstom et le Canadien Bombardier, lui-même très présent sur le territoire national, notamment à travers ses sites majeurs de Saint-Crépin et de Valenciennes dans le nord de la France.

Suite à un audit de capacité effectué par la compagnie ferroviaire française, la SNCF a jugé que le groupe espagnol n'avait donné aucune garantie suffisante de sa capacité à livrer 70 rames de RER par an. Alors que CAF semblait avoir respecté parfaitement le cahier des charges et proposé un prix inférieur, la SNCF a donc accordé sa préférence au consortium franco-canadien qui, lui, a tout à fait les capacités industrielles pour honorer ces engagements annuels de livraison.

 

Alstom et Bombardier France sauvés

 

Cette décision a néanmoins des allures d'aubaine. Tant pour Alstom que pour Bombardier, ou pour le gouvernement. En effet, cette commande de 3 milliards d'euros, d'un minimum de 270 rames, mais qui peut être élargie jusqu'à 371 trains de banlieue, va fournir du travail aux usines du constructeur de matériel ferroviaire français, et aux sites français de son associé canadien.

Après le sauvetage du site d'Alstom à Belfort, cette nouvelle commande de la SNCF destinée à la ligne E du RER et à sa prolongation, ainsi qu'au renouvellement du parc du RER D, va sauver d'autres emplois chez Alstom, et également sur les sites français de Bombardier. Le patron de Bombardier France, Laurent Bouyer, avait en effet récemment alerté les pouvoirs publics sur l'éventualité de réductions de personnels dans les usines de Valenciennes et de Saint-Crépin. La commande de la SNCF interviendra donc à point nommé pour sauver Alstom et Bombardier France.

De son côté, CAF étudiera les conclusions de l'audit, avant de songer à un éventuel recours devant les tribunaux. Toutefois, le constructeur espagnol aurait dû créer de toutes pièces une ligne de montage en France, ce qui, effectivement, constitue pour lui un véritable handicap.

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