La situation se gâte : Air France veut du chômage partiel pendant deux ans. Suffisant ?

Air france-klm en ligne de front face aux "taxes vertes" sur fond de crise sanitaire

Direction et syndicats de la compagnie aérienne française ont débuté les négociations sur le passage d'une activité partielle classique à une activité partielle longue durée de deux ans. La situation d'Air France s'aggrave. Le trafic replonge. L'objectif d'assurer en 2021 80% de ses capacités d'avant crise s'éloigne. Or c'est cette prévision d'activité qui avait permis de calibrer le plan de suppressions de 6.500 postes (hors HOP). Un sureffectif est donc à craindre l'an prochain. D'autant plus si les plans de départs volontaires ne font pas le plein. Dans le même temps, des négociations sont en cours pour baisser le salaire minimum garanti des hôtesses et stewards pendant deux ans, mais aussi pour réduire leur nombre dans les cabines des nouveaux avions qui entreront dans la flotte.

Publié le 30-09-2020 par Fabrice Gliszczynski

Recourant depuis de mars à l'activité partielle pour la quasi-totalité de ses salariés, Air France compte désormais les faire basculer dès novembre vers l'activité partielle longue durée (APLD). Le transport aérien étant éligible à ce dispositif mis en place pour aider le entreprises confrontées à une perte durable d'activité, la compagnie aérienne a commencé les négociations avec les  syndicats pour trouver un accord sur les conditions d'application d'un chômage partiel à 50% d'une durée de 24 mois, lequel ne remet pas en cause le plan de suppression de 6.500 postes d'ici à fin 2022, annoncé début juillet (hors HOP, la filiale régionale).

Ce système est plus avantageux pour la compagnie qu'un chômage partiel classique, dont les conditons sont appelées à se durcir. La compensation par l'Etat des heures chômées est notamment plus importante. L'intérêt est certain en termes de préservation de cash, même s'il y aura "un reste à charge". Les syndicats ont un prérequis dans cette négociation : ce chômage partiel longue durée doit garantir l'absence de tout licenciement pendant la période et même au-delà, pendant six mois.

L'équation se complique

L'équation se durcit pour la compagnie française. Le regain de la pandémie en Europe a douché les espoirs d'une reprise d'activité lente et progressive comme l'espéraient tous les transporteurs fin juin après trois mois d'arrêt quasi-total de l'activité. Avec un climat sanitaire et économique anxiogène et l'existence de restrictions de voy

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