Lutter pour sa survie

Le paysage médiatique marseillais a de plus en plus des allures de garrigue dévastée par un incendie. Le quotidien La Marseillaise et le mensuel Le Ravi sont en redressement judiciaire. Le site d'information Marsactu a été mis en liquidation judiciaire au début de ce mois de mars. Il ne reste donc finalement que La Provence qui soit encore debout, mais elle-même commence à vaciller.

Comme l'avoue son tout nouveau patron, Claude Perrier, « grâce à des reprises de provi­sions, nous avons fini 2014 presque à l'équilibre... Mais il y a bien 3,5 millions d'euros annuels d'éco­nomies à trouver pour ne pas se re­trouver en situation d'urgence ».

Plan de sauvegarde et plan stratégique

C'est donc dans ce contexte délicat et anxiogène que s'est tenu le Comité d'Entreprise Extraordinaire (CEE) où ont été soumis aux représentants des salariés un plan de sauvegarde de l'emploi et un nouveau plan stratégique. Pour se sortir de cette mauvaise passe, la direction envisage tout d'abord une réduction des effectifs de 60 personnes environ, sur la base de départs volontaires, qui devrait frapper tous les métiers, y compris la rédaction. Le nombre d'éditions locales de La Provence va également être réduit, pour réaliser des économies.

Ensuite, Claude Perrier mise également sur une légère augmentation du prix de vente, qui passerait à 1,10 euro. Selon lui, le lectorat qui achète encore le journal provençal n'est pas sensible à une légère augmentation.

Enfin, la direction du quotidien de Bernard Tapie va également développer ou prolonger des projets digitaux, comme une web-radio et une web-tv, ainsi que son pôle événementiel. Ce dernier a en effet déjà dégagé l'an dernier un revenu de 1,5 million d'euros, et ne demande qu'à se développer.