La Poste condamnée pour avoir opéré des retenues de salaires jugées "non proportionnées"

La Poste condamnée pour avoir opéré des retenues de salaires jugées "non proportionnées"

Poursuivi pour avoir effectué, entre 2021 et 2022, des retenues de salaire sur des salariés grévistes, le groupe La Poste a été condamné à la mi-juillet, par le conseil de prud'hommes de Bordeaux.

Publié le 01-08-2023 par Valérie Macquet

La plainte des salariés


Les plaignants - des salariés de La Poste soutenus par le syndicat Sud PTT - exerçaient des fonctions de facteurs ou d'agents de production et de courrier. Ils reprochaient à l'entreprise d'avoir retenu, en 2021 et 2022,  "deux" ou "trois jours" de travail sur leurs salaires, alors qu'ils n'avaient fait la grève qu'une seule journée, puisqu'ils avaient cessé le travail un samedi et repris le lundi. Selon eux, leur employeur avait "modifié l'usage selon lequel aucune retenue n'était opérée sur les jours fériés ou chômés", en l'occurrence ici le dimanche.


Le tribunal a tranché


Le conseil de prud'hommes de Bordeaux, dont l'AFP a obtenu une copie du jugement, a estimé que La Poste, " contrairement à ses affirmations, n'a pas pratiqué un abattement strictement proportionnel à la durée de l'arrêt de travail. [  ] Une seule journée pouvait être ainsi opérée et la société La Poste a retenu de manière non proportionnée un jour correspondant au dimanche ". Les conseillers prudhommaux ont ainsi condamné La Poste à verser l'arriéré des jours de salaire retenus, au-delà de la grève de 24 heures, et des dommages-intérêts à chacun des six employés. Contacté par l'AFP, l'opérateur a indiqué " prendre acte de cette décision du conseil de prud'hommes de Bordeaux, et se réserve la possibilité d'interjeter appel ".

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