La guerre en Ukraine révèle crûment les lacunes de l'autonomie de l'industrie spatiale européenne

O3b SES Networks Arianespace Soyuz

La guerre en Ukraine pointe de façon très cruelle les failles dans la stratégie d'autonomie d'accès à l'espace de l'Europe. La filière spatiale européenne est aujourd'hui à risque au moment de la transition critique entre Ariane 5 et Ariane 6.

Publié le 10-03-2022 par Michel Cabirol

Plus d'avions russes ou ukrainiens Antonov pour transporter les satellites d'Airbus et Thales Alenia Space (TAS), plus de lanceur Soyuz pour mettre ces satellites en orbite, plus de moteurs pour propulser ces satellites et le lanceur italien Vega C... Les dépendances de l'industrie spatiale européenne à des fournisseurs russes et ukrainiens sont mises cruellement en évidence avec la guerre en Ukraine, qui révèle des trous dans l'autonomie de la filière spatiale européenne. Et la souveraineté en matière d'accès à l'espace de l'Europe est aujourd'hui cruellement malmenée en raison des sanctions internationales imposées sur l'industrie spatiale russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. D'autant que Moscou a accentué certaines de ces lacunes en imposant elle aussi des mesures de rétorsion à l'Europe dans le domaine spatial, notamment avec le départ des équipes opérationnelles de Soyuz à Kourou.

Un accès au pas de tir dépendant des Russes et Ukrainiens

L'accès souverain européen à l'espace commence par le transport des satellites vers le pas de tir. Or, l'Europe spatiale, notamment les constructeurs de satellites Airbus et Thales, est en situation de dépendance vis-à-vis de l'Ukraine, et surtout de la Russie. La vingtaine d'An-124 (Antonov) disponibles dans le monde est détenue par seulement trois compagnies, selon un rapport parlementaire du député François Cornut-Gentille : une ukrainienne (Antonov Airlines ADB) et deux russes (une privée, Volga-Dniepr, et une s

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