La Cooperl tire encore les prix du porc vers le bas

La Cooperl tire encore les prix du porc vers le bas

Après Bigard qui avait annoncé un prix d'achat à 1,32 euros le kilogramme, la Cooperl fait de la surenchère à la baisse en ne proposant que 1,30 euros.

Publié le 29-09-2015 par Aglaë Derouen

Une crise qui s'aggrave

 

La crise du porc ne cesse de mettre les éleveurs en difficulté depuis des années. Le gouvernement, afin d'y remédier, avait obtenu en juin dernier un accord auprès d'une partie de la profession, et notamment de la grande distribution, pour fixer un prix minimum du kilogramme de viande de porc de façon à ce que les éleveurs soient assurés de ne plus perdre d'argent, à défaut d'en gagner véritablement. Mais ce prix de 1,40 euros le kilogramme n'a jamais été accepté par une partie de la profession, notamment les grands acteurs que sont Bigard et la Cooperl. Ces derniers avaient dès le mois d'août boycotté le marché au Cadran de Plérin, haut lieu des transactions du porc breton, et ils n'y sont toujours pas revenus.

La semaine dernière, le leader français de la viande de boucherie, le groupe Bigard, avait soulevé la colère des éleveurs en ne proposant comme prix d'achat que 1,32 euros. Mais le principal groupement d'éleveurs bretons avait cédé, et poussé vers la sortie le Président du Marché de Plérin de façon à faire revenir Bigard sur le Marché du Porc Breton.

 

 

La Cooperl joue les victimes

 

C'est aujourd'hui autour de la coopérative agricole Cooperl, numéro 2 du secteur derrière Bigard, de poser aux éleveurs un nouvel ultimatum. La Cooperl refusera d'acheter du porc au-delà de 1,30 euros cette semaine, et proposera chaque semaine de « payer les animaux vivants de ses adhérents sur la base d'un prix d'acompte tenant compte de la réalité du marché ».

Pour la Cooperl, les cours du Marché du Porc Breton sont manipulés et ne reflètent en rien la réalité économique d'un secteur victime de la concurrence d'un porc allemand particulièrement bon marché. « Plutôt que d'être la victime passive d'un cadran manipulé, nous établirons désormais nous-mêmes chaque semaine ce prix provisoire qui nous permettra de défendre nos marchés. Ce prix sera égal au prix du cadran si la réforme de la cotation l'amène à fonctionner de nouveau normalement demain, il sera inférieur au cadran si celui-ci reste manipulé "à la hausse" et supérieur si le cadran devait après-demain être manipulé "à la baisse », a déclaré la Cooperl dans la lettre au ton polémique adressée à ses adhérents.

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