La chaîne Cnews condamnée à 200.000 euros d'amende pour les propos d'Eric Zemmour

La chaîne Cnews condamnée à 200.000 euros d'amende pour les propos d'Eric Zemmour

Le groupe Canal +, qui détient la chaîne Cnews, entend faire appel de cette condamnation qu'il juge contraire au principe de liberté d'expression.

Publié le 19-03-2021 par Esther Buitekant

Une condamnation particulièrement sévère 


Il s'agit d'une triste première pour une chaîne d'information en continu. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a infligé jeudi 18 mars une amende de 200.000 euros à la chaîne CNews, propriété du groupe  du groupe Canal+ (Vivendi), pour "incitation à la haine" et "à la violence" suite aux propos tenus par Eric Zemmour le 29 septembre 2020, dans l'émission 'Face à l'info'. Le polémiste et chroniqueur s'en était pris violemment aux mineurs étrangers isolés. "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent", avait-il déclaré après l'attentat survenu devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Des propos qui avaient choqué les téléspectateurs et conduit à l'ouverture d'une enquête. 'Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime [...], ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires.', a détaillé le CSA dans un communiqué.


'Cette décision contrevient au principe de liberté d'expression'


Outre la condamnation des propos d'Eric Zemmour, le CSA a également dénoncé les manquements de la chaîne. 'Aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée à ces déclarations par les personnes en plateau. (...) Le Conseil a estimé que la maîtrise de l'antenne n'avait pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification', a précisé le CSA. Le groupe Canal + a dénoncé  une décision qui 'contrevient au principe de liberté d'expression' et 'compte mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais.'

 

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