La cession d'Areva NP à EDF se précise

La cession dAreva NP à EDF se précise

Areva a présenté un plan de cession d'Areva NP à EDF. Mais il n'est pas accueilli favorablement par les salariés.

Publié le 03-04-2015 par Guilhem Baier

Pression pour un rapprochement

 

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement fait pression sur Areva et EDF pour qu'existe entre les deux groupes un rapprochement autour de l'activité de construction et d'implantation des réacteurs nucléaires. Ce dernier peut prendre plusieurs formes, comme le précisait encore hier Emmanuel Macron, le Ministre de l'Economie, sur le plateau de BFM Business : « On leur a demandé de mieux travailler ensemble sur le plan commercial sur la partie réacteurs, mieux travailler à l'international et donc d'avoir des projets communs de se rapprocher et de regarder comment consolider tout le métier du réacteur et de ses métiers attachés, ensemble ». Tous les scénarios sont possibles, avait également souligné le ministre : « il y a des schémas industriels, il y a des schémas plus capitalistiques avec des rapprochements ».

 

 

La cession rejetée par les experts

 

Hier, la direction du géant français du nucléaire a présenté deux scenarios concernant Areva NP aux représentants et experts des salariés réunis lors du comité d'entreprise. L'un des deux proposait une cession d'Areva NP à EDF. Cette cession serait lourde de conséquences pour Areva, puisqu'elle revient tout simplement sur l'acte constitutif de la naissance du groupe, la fusion de Framatome et de Cogema, et toucherait 10000 salariés sur les 28000 que compte le groupe.

En prévision, les syndicats avaient demandé à leurs experts du cabinet Secafi de plancher sur les conséquences d'un scenario de cession. Leur verdict est sans appel, selon le journal les Echos, qui a pu se procurer leur rapport : « La cession d'Areva NP à EDF nous paraît néfaste aussi bien pour le groupe Areva que pour EDFmais aussi plus globalement pour la filière nucléaire française et l'intérêt général ».

 

 

Hostilité syndicale

 

Globalement, les experts vont dans le sens de la plupart des syndicats qui sont hostiles à ce rapprochement. La CFE-CGC est « opposée à un éclatement du groupe », et souhaite la création d'une co-entreprise avec EDF pour gérer les grands projets. FO juge qu'aucun des scénarios proposés ne propose une vision stratégique de l'avenir de la filière. Quant à la CFDT, elle estime que ce n'est pas par un rapprochement avec EDF que l'on pourra régler les problèmes qui se posent à Areva. A n'en pas douter, cette hostilité syndicale risque de compliquer la situation.

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