La branche énergie d'Alstom appartient désormais à GE
General Electric vient enfin d'achever le processus de rachat de la branche énergie d'Alstom, après plus d'un an de tractations et de négocations.
Publié le 02-11-2015 par Guilhem Baier
La fin d'un voyage, le début d'un autre
L'un des plus gros deals de l'histoire économique de la France vient de s'achever, avec la finalisation du rachat pour 12,35 milliards d'euros de l'ensemble des activités liées à l'énergie du groupe Alstom par le conglomérat américain General Electric. Vendredi dernier, lors d'une visite hautement symbolique sur le site de Belfort, Jeff Immelt, le Président Monde de General Electric a résumé 18 mois de négociations compliquées par cette courte phrase, pleine d'espoir pour les salariés du site belfortin : « Ça a été un long voyage qui à la fois prend fin et commence enfin ».
Dimanche soir ont été déposés sous séquestre les derniers documents mettant fin à ce long processus de rachat, qui, aux dires de beaucoup d'observateurs est un signe lourd et patent de la poursuite de la désindustrialisation de la France. Ce lundi, Alstom se trouve donc privée de 70% de son chiffre d'affaires, et GE encore plus imposant qu'il ne l'était. L'apport d'Alstom dans la production de turbines pour la production d'énergie et dans les réseaux de distribution va permettre à GE de représenter dans ce seul domaine 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 126000 collaborateurs.
Désormais, c'est au géant américain de prouver qu'il ne participe pas à la désindustrialisation de la France, mais contribuera au contraire à redynamiser le tissu productif du pays. Cette tâche relève néanmoins du défi, car, généralement, les processus de fusions ou d'acquisitions se traduisent toujours par des suppressions de postes en doublons. GE ne devrait pas faire exception à la règle : « Nous allons remixer les emplois, avec plus d'industrie et de digital, mais nous serons très transparents » a en effet déclaré Jeff Immelt lors de sa visite en France.
Créer des emplois industriels en France
Le groupe américain compte aussi s'attaquer à la marge de l'ancienne branche énergie d'Alstom, bien plus faible que la sienne, mais, pour Jeff Immelt, cela n'est pas dû aux coûts de production trop élevés en France : « Cela ne m'étonne pas qu'Alstom ait des marges plus basses que les nôtres. Avec sa taille, GE a par exemple plus de facilités pour négocier avec ses fournisseurs. Nous pouvons être plus efficaces et Alstom peut être plus efficace. Mais avec un euro à 1,10 dollar, ce site de Belfort est assez compétitif. Si vous gérez l'entreprise de manière efficace, vous pouvez rivaliser avec n'importe quel autre pays dans le monde », a déclaré, rassurant les salariés belfortins, le Président de General Electric. Toujours est-il que lui-même et Clara Gaymard seront attendus sur la question des créations d'emplois.
Mais il se pourrait fort bien que GE ne déçoive ni les salariés ni les pouvoirs publics français. Le conglomérat américain s'est en effet engagé à créer 1000 emplois nets en France. Et il se pourrait bien qu'il tienne promesse, ne serait-ce que parce que la COFACE permet maintenant aux entreprises étrangères de bénéficier d'une couverture du financement des exportations, ce qui n'est plus possible aux USA. GE pourrait donc même être tenté de délocaliser certains emplois en France, pour profiter de cette aubaine.
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