La bonne dynamique d'Elior ne masque pas les incertitudes

La bonne dynamique d'Elior ne masque pas les incertitudes

Le groupe Elior a enregistré une croissance de 10 % de son activité sur les neuf premiers mois de son exercice décalé. Mais son PDG, Philippe Salle, va devoir quitter le groupe en novembre prochain, ouvrant ainsi une période d'incertitudes.

Publié le 27-07-2017 par Aglaë Derouen

Une belle dynamique

 

Elior, le groupe de restauration collective et concédée, a publié ce matin ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice décalé 2016-2017. Les résultats sont bons et illustrent une excellente dynamique. Le chiffre d'affaires consolidé du groupe atteint ainsi 4,872 milliards d'euros pour les 9 premiers mois de l'exercice. Cela représente une progression de 10 % par rapport à l'exercice précédent en données publiées. Cette hausse s'explique par une bonne croissance organique de 2,2 % sur la période, malgré des effets calendaires et des variations de taux de change défavorables, et surtout par la croissance externe pour 8,3 %.

Philippe Salle, le président-directeur général d'Elior Group, a souligné combien les acquisitions récentes avaient dopé la croissance : « Les acquisitions réalisées principalement aux États-Unis et au Royaume-Uni contribuent à hauteur de 8,3 % à la croissance totale du chiffre d'affaires. Leur bonne intégration, ainsi que les actions menées dans le cadre du plan de transformation Tsubaki, participent à l'amélioration de la rentabilité de nos activités. Nous restons donc confiants dans nos perspectives annuelles et à horizon 2020 », a déclaré le PDG d'Elior.


La victoire de l'humain

 

Mais cette déclaration s'avère être une des dernières que prononcera Philippe Salle, car cette publication des résultats a également été l'occasion d'annoncer son départ, en novembre prochain. En conflit avec le fondateur, président d'honneur et actionnaire de référence d'Elior, Robert Zolade, Philippe Salle a perdu la partie.

Le tort principal de Philippe Salle était de plaire aux actionnaires et aux fonds présents au capital du groupe, de bien maîtriser les logiques financières, mais d'être totalement étranger aux logiques industrielles du secteur de la restauration collective et de n'incarner que très imparfaitement les valeurs du groupe et pas du tout l'esprit qui y prévaut depuis sa création. Elior s'est en effet construit initialement à partir d'un rachat d'entreprise pas ses cadres, et l'humain et les métiers y ont toujours historiquement prévalu dès l'origine. Venu d'autres mondes, où la financiarisation de l'économie et la dureté du management étaient sans doute plus la règle, Philippe Salle n'a jamais voulu adhérer à cet esprit qui fait d'Elior un groupe où l'humain doit primer, qu'il s'agisse des collaborateurs ou des clients.

À son départ, les fonctions de président et de directeur général seront dissociées. Gilles Cojan deviendra ainsi président du conseil et Pedro Fontana directeur général par intérim. L'un et l'autre sont du sérail et connaissent le groupe et ses métiers. Gilles Cojan y est entré en 1992, un an après sa fondation, tandis que Pedro Fontana a dirigé Aeras, la filiale espagnole d'Elior, à partir de 1998.

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