L'usine Stellantis de Sochaux fait face à un manque de boîtes de vitesses et de semi-conducteurs, ce qui a contraint le groupe à mettre cette dernière à l'arrêt pendant plusieurs jours. Ainsi, depuis hier mercredi 5 avril et jusqu'au 14 avril (minimum), les près de 5 000 employés de l'usine de Sochaux sont en chômage partiel. 

Le « ras-le-bol » des salariés

Au-delà de 12 jours de ce dispositif, ils ne percevront plus que 84 % de leur salaire tandis que pour les intérimaires, les deux premiers jours de chômage partiel ne sont pas rémunérés. Face à ce problème, la CGT réclame que tous perçoivent la totalité de leur rémunération. Le secrétaire général du syndicat de l'usine de Sochaux, Jérôme Boussard, estime que la direction du groupe (qui, en 2022, a généré des résultats record avec notamment un CA net de 179,6 milliards d'euros) est responsable de cette situation. Il cible ainsi la « politique de flux tendu » mise en place par Carlos Tavares. « À force de dire, 'il me faut des pièces mais il ne me les faut pas en stock parce que je paie des impôts sur les stocks', les salariés se retrouvent le bec dans l'eau » a-t-il déclaré. Du côté de Force ouvrière, c'est la délocalisation qui pose problème. L'usine de Sochaux n'est pas la seule touchée par le manque de composants. « Quand Peugeot tousse, c'est l'ensemble du Pays de Montbéliard qui s'enrhume » résume un syndicaliste. L'usine Flex N Gate, par exemple, a fermé plusieurs lignes de production. Du côté des salariés de Stellantis, c'est un véritable « ras-le-bol » qui est ressenti. « On travaille à la carte. Il est d'ailleurs possible que pendant cet arrêt, la direction nous appelle parce qu'elle a besoin de nous » explique ainsi l'un d'entre eux.