L'inflation, une cagnotte fiscale à court terme, un poison budgétaire à moyen-long terme

Bercy.

Même si elle est parmi les faibles en Europe, l'inflation en France atteint désormais 7%, selon les données Eurostar publiées lundi 31 octobre. Un coup dur pour les consommateurs et les entreprises mais une bonne opération pour les caisses de l'Etat. Au moins dans un premier temps... Explications.

Publié le 02-11-2022 par Fanny Guinochet

Par définition, l'inflation fait monter les prix mais pas que... Mécaniquement, elle fait aussi gonfler les recettes fiscales. En témoignent, les documents budgétaires comme le rapport économique, social, et financier ( RESF), publié dans le cadre de l'examen du budget 2023.

En juillet dernier, le gouvernement avait déjà fait part de sa satisfaction de voir 50 milliards de recettes publiques en plus grâce à la reprise, mais aussi à l'inflation. Ce "super profit fiscal" bienvenu provenait d'un surplus d'impôts sur les sociétés, mais aussi d'impôts sur le revenu... Près de 5 milliards d'euros supplémentaires étaient aussi issus du paiement de la TVA sur des prix plus élevés.

Plus de 60 milliards de recettes estimées en 2022

Selon la fondation Ifrap, les recettes publiques supplémentaires liées directement à l'inflation devraient atteindre sans mal, cette année, plus de 60 milliards d'euros, par apport aux prévisions initiales, votées dans le PLF 2022.

C'est la Sécurité sociale qui bénéficiera le plus de cette cagnotte, puisqu'elle récupèrera cette année 45 milliards d'euros supplémentaires, via les cotisations salariales notamment. Rien qu'au premier semestre 2022, par exemple, la masse salariale a augmenté de 11%. Plus de monde qui travaille et qui cotise, cela signifie plus d'argent dans les caisses. Idem, lorsque les salaires augmentent - même moins que l'inflation-, les cotisations sociales suivent cette progression.

Derrière la Sécurité sociale, l'Etat se positionne avec 3

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