« L'Europe n'a pas de stratégie pour l'automobile » (Luca de Meo, Renault)

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Dans le cadre de notre dossier spécial Réindustrialisation, le directeur général du groupe Renault, Luca de Meo, détaille les raisons qui l'ont poussé à produire l'ensemble des voitures électriques de la marque aux losanges en France. Et ce, alors qu'avant son arrivée en 2020, la politique du groupe était plutôt d'internationaliser la production. Se défendant d'avoir agi sous la pression de l'État-actionnaire, Luca de Meo détaille les mesures qui permettent aux sites français de retrouver de l'activité, y compris celui de Sandouville où des annonces pour sécuriser l'avenir du site seront faites d'ici à la fin de l'année. Alors que la concurrence des voitures électriques chinoises monte en puissance, le patron italien demande des règles de réciprocité entre la Chine et l'Europe, des mesures d'amélioration de la compétitivité et la mise en place d'un écosystème favorable au développement de la voiture électrique.

Publié le 27-06-2023 par Marie Nidiau et Fabrice Gliszczynski

LA TRIBUNE -La première des phases du projet « Renaulution » que vous avez présenté en janvier 2021 était celle de la résurrection du groupe. Est-elle définitivement achevée ?

LUCA DE MEO - Oui. Lorsque l'équipe s'est mise en place, Renault était au fond du trou avec des pertes de 40 millions d'euros par jour. Quand je suis arrivé en juillet 2020, la priorité était donc de mettre la maison en ordre. Il fallait abaisser le point mort. Nous l'avons diminué de 50% en un an et demi ce qui a permis de dégager une marge opérationnelle de 5,6% l'an dernier, avec l'objectif de la porter cette année à 6%, ce qui serait la meilleure performance de Renault depuis 20 ans. Si l'on compare avec les grandes restructurations observées depuis plus de 20 ans dans le secteur automobile, la restructuration de Renault est la plus rapide. Je n'en suis pas particulièrement fier, car je préfère toujours développer une entreprise et créer des emplois. Mais c'était nécessaire pour revenir dans le match. La marque Renault est désormais numéro 2 en Europe et le Groupe Renault détient 11% de parts de marché européen. Ce qui a été le plus compliqué dans cette période, c'est qu'il a fallu restructurer, mais aussi inventer le futur de l'entreprise. C'est-à-dire : mettre en place, avec des moyens limités, une gamme de produits qui nous permette de revenir sur le marché en quatre ans, et de faire en sorte que Renault soit l'une des entreprises les plus adaptées à la nouvelle structure du marché et aux nouvel

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