L'État a revendu 4,73 % du capital de Renault

L'État a revendu 4,73% du capital de Renault

L'État a revendu les 4,73 % qu'il avait acquis en 2015, lors du bras de fer avec Renault sur les conditions de l'alliance Renault-Nissan.

Publié le 03-11-2017 par Bertrand Dampierre

Une bonne opération

 

En 2015, afin de faire valoir son poids dans le cadre des négociations sur l'évolution des structures de capital du constructeur automobile français et de son homologue japonais au sein de l'alliance Renault-Nissan, l'État français s'était engagé dans un bras de fer avec Carlos Ghosn. Via l'Agence des participations de l'État (APE), il avait alors acquis 4,73 % des actions du groupe automobile français, ce qui lui permettait de disposer de droits de vote doubles et de défendre ainsi l'ancrage français de Renault. Mais l'État s'était engagé à les revendre dans les deux ans. C'est précisément ce qu'il vient de faire.

Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, n'a pas caché sa satisfaction devant cette opération qui a à la fois permis à l'État de peser sur le destin de Renault quand cela était nécessaire, et aussi d'empocher une confortable plus-value : « cette opération est un succès stratégique, obtenu dans des conditions patrimoniales favorables puisque l'État enregistre une plus-value de plus de 55 millions d'euros sur cette opération », a ainsi indiqué le ministre de l'Économie.


L'État reste le principal actionnaire

 

À l'époque, l'APE avait en effet fait l'acquisition de 14 millions de titres Renault, pour un montant de 1,258 milliard d'euros, et elle vient donc de les céder. Renault a acquis 10 % de ces titres, dans le but de les redistribuer ultérieurement aux salariés et anciens salariés du groupe. Le reste a fait l'objet d'un placement institutionnel avec construction accélérée d'un livre d'ordres. Au terme de cette opération, l'État reste le principal actionnaire de Renault, avec 15,01 % des parts à l'issue de la transaction.

Au-delà des engagements pris vis-à-vis de Renault et de l'Alliance, cette opération de cession s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de gestion des actifs de l'État, qui prévoit la cession d'environ 10 milliards d'euros de titres. En septembre dernier, l'APE avait ainsi cédé 4,5 % du capital d'Engie, pour 1,53 milliard d'euros. La cession de 4,73 % du capital de Renault vient donc s'y ajouter.

Comme l'a précisé Bruno Le Maire, le produit de chaque opération de cession « contribuera à alimenter le fonds pour l'innovation de rupture voulu par le président de la République ».

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