« L'"attalisme", c'est la nostalgie d'une école imaginaire » (Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis)

Corbière

ENTRETIEN - L'ancien prof d'Histoire-Géo revient sur les réformes lancées par Gabriel Attal. Selon lui, elles sentent « la craie, la blouse et les plumiers ».

Publié le 17-12-2023 par Caroline Vigoureux

LA TRIBUNE DIMANCHE - Vous avez été professeur de lettres et d'histoire-géographie. Comment expliquez-vous que Gabriel Attal bénéficie d'un tel état de grâce?

ALEXIS CORBIÈRE - Ce ministre préfère améliorer son image que l'école de la République. Sa communication tapageuse, pleine d'idées reçues et de slogans, est hélas en phase avec une ambiance idéologique réactionnaire. La nostalgie d'une pseudo-autorité fantasmée de l'école d'antan, la sélection et l'uniforme peuvent plaire à des concitoyens abusés, mais ce n'est pas ainsi qu'on améliorera l'école pour tous. Derrière son « choc des savoirs », Gabriel Attal privilégie le « choc de communication » permanent. Quand on l'écoute, on a l'impression qu'il n'y avait rien avant lui, masquant qu'il est le ministre de la sixième année de Macron. Les chiffres Pisa qu'il brandit montrent que le système s'est dégradé depuis 2017. Parallèlement, aucune de ses propositions n'est débattue à l'Assemblée. Gabriel Attal banalise un « 49.3 antiscolaire » contre l'avis de toute la communauté éducative.

Lire aussiSondage exclusif : 81% des Français pensent que les parents ont moins d'autorité qu'avant


Le port de l'uniforme peut-il permettre de mettre tout le monde au même niveau ?

Cette lubie de l'uniforme est un symptôme pur de l'« attalisme ». C'est la nostalgie d'une école imaginaire. Il n'y a jamais eu d'uniforme en France. Seule une blouse protégeait jadis les vêtements. En revanche, l'école est bien aujourd'hui un lieu d'inégalités. Réso

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités