L'ARCEP vigilante sur le rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom

L'Arche vigilante sur le rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom

Dans un entretien avec le quotidien Les Echos, Sébastien Soriano, le patron de l'ARCEP, a défini des « lignes rouges » à ne pas franchir dans le dossier de rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom.

Publié le 18-01-2016 par Laurent Baquista

Lignes rouges

 

Dans un entretien accordé hier dimanche 17 janvier au quotidien Les Echos, le patron de l'ARCEP a précisé « les lignes rouges » à ne pas franchir dans le cadre de la fusion entre Orange et Bouygues Telecom, notamment en termes de manquements aux règles de la concurrence « Je trace des lignes rouges. Il ne faut pas que cette transaction, si elle se fait, résulte en un renforcement de la position d'Orange », a ainsi déclaré le régulateur des télécommunications françaises. Le premier risque, en effet, est que l'opérateur historique, déjà leader du marché, se trouve en position dominante et tente d'en abuser.

D'autre part, l'ouverture du marché des télécommunications à un quatrième opérateur, Free en l'occurrence, avait entraîné, grâce à la politique tarifaire agressive de ce dernier, une baisse globale du prix des forfaits et des abonnements, tant dans la téléphonie mobile que sur le fixe et les offres triple play. Pour Sébastien Soriano, il ne faudrait pas que le retour à un trio d'opérateurs s'accompagne de hausses des tarifs, dont pâtirait le consommateur. Selon lui en effet, la fusion « peut aussi être interprétée comme une régression par rapport à l'ouverture à la concurrence et les risques que cela comporte ».

 

 

Vigilance renforcée

 

C'est pourquoi Sébastien Soriano a tenu à préciser que l'ARCEP serait particulièrement vigilante elle aussi sur ce point, en plus de l'Autorité de la Concurrence. Cette vigilance portera principalement sur les offres à destination des entreprises, où Orange est déjà accusée d'entrave à la concurrence et d'abus de position dominante, mais aussi sur les offres proposées en zones rurales, et le déploiement des réseaux dans ces mêmes zones : « Nous serons particulièrement attentifs aux marchés où la concurrence est encore limitée, notamment auprès de la clientèle des entreprises et dans les zones rurales ».

L'ARCEP rendra donc un avis d'expert à l'Autorité de la Concurrence, qui, elle aussi , débordera au-delà des aspects techniques du dossier, pour déterminer si certains éléments du dossier sont ou non susceptibles d'entraîner des situations de déséquilibre, dont le consommateur serait la principale victime : « Attention à ne pas revenir en arrière dans l'ouverture à la concurrence du secteur. Les acquis pour les consommateurs restent fragiles », a déclaré Sébastien Soriano à nos confrères des Echos.

 

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