L'amer sauvetage de la Marseillaise

L'amer sauvetage de la Marseillaise

Le Tribunal de Commerce de Marseille a validé ce mercredi l'unique offre de reprise du quotidien régional de Provence. Mais elle implique la suppression de 40% des emplois.

Publié le 16-04-2015 par Emilie Huberth

Une reprise au goût amer

 

En liquidation judiciaire depuis fin novembre 2014, le quotidien La Marseillaise, ainsi que son édition départementale L'Hérault du jour, va être repris par les Editions des Fédérés, dirigées par Pierre Dharréville, qui est aussi le Secrétaire Départemental du Parti Communiste Français dans les Bouches du Rhône. Cette offre de reprise, très militante, était la seule encore en lice. Elle a su fédérer autour d'elle les lecteurs, le monde mutualiste, et nombre de militants du PCF, qui, comme Pierre Dharréville, refusaient de « laisser s'éteindre un journal à la ligne éditoriale spécifique, engagé, populaire, rebelle ».

Mais cette reprise, même militante, doit composer avec des impératifs économiques, qui laissent sur le bord du chemin 40% des salariés du groupe de presse. Nathalie Fredon, déléguée syndicale SNJ-CGT, constate avec amertume cet état de fait contre lequel elle demeure impuissante : « On est confronté à cette injonction paradoxale, insupportable quelque part : on va perdre des collègues, des amis qui se sont battus pour sauver ce titre ». Sur les 208 salariés, 91 vont en effet devoir quitter le quotidien issu de la Résistance.

 

 

Les nouveaux axes du quotidien

 

La restructuration du groupe de presse provençale passe par une réorganisation en trois pôles éditoriaux : un pour le Gard et l'Hérault, un pour Marseille et les Bouches du Rhône, et le dernier pour le Var, le Vaucluse et les Alpes de Haute-Provence. Cela permettra de diminuer le nombre d'éditions, mais contraindra aussi à la fermeture de certaines agences locales, comme celles de Sète ou de Béziers.

La ligne éditoriale ne variera pas, et restera celle d'un quotidien de gauche, et ouvert. En revanche, le format papier et la maquette seront modernisés. En outre, Internet sera également un axe de développement majeur, afin de toucher un lectorat plus large, et de « faire passer la sensibilité » du quotidien sur le Web, comme le souhaite son nouveau patron. Ce dernier souhaite également ancrer beaucoup plus son journal dans la vie locale et « développer la présence du titre dans la société », ce qui passera par l'organisation d'événements.

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