Inquiétudes chez Vivarte

Inquiétudes chez Vivarte

L'éviction de Stéphane Maquaire et son remplacement par Patrick Puy causent de vives inquiétudes chez les salariés du groupe Vivarte, qui redoutent une purge drastique des effectifs du groupe.

Publié le 03-11-2016 par Aglaë Derouen

Changement de tête

 

Lors de ce long week-end de la Toussaint, les actionnaires du groupe Vivarte n'ont pas fait le pont. Ils étaient au contraire sur le pont, pour passer par-dessus bord Stéphane Maquaire, président-directeur général du groupe depuis le 19 avril. Ils ont ensuite installé à la barre du navire Patrick Puy, « au regard de son expérience significative en matière de redressement rapide d'entreprise », précise le communiqué du groupe de commerce en textiles et chaussures.

Cette nouvelle nomination est le nouveau signe d'un durcissement de la reprise en main du groupe par les actionnaires, qui veulent entreprendre de le rendre à nouveau profitable le plus rapidement possible, quitte à faire des sacrifices. Et ce sont justement ces sacrifices qui inquiètent vivement les salariés du groupe et leurs représentants, qui ont rencontré hier leur nouveau patron.

 

Un « tueur » inquiétant

 

En effet, avec 12 fonds au capital de Vivarte, dont quatre actionnaires de référence réputés pour leur propension à tirer rapidement des profits des entreprises dans lesquelles ils investissent, Oaktree, Alcentra, Babson et Golden Tree, la stratégie est évidente : augmenter la rentabilité et baisser les coûts. Ils se sont déjà illustrés dans ce domaine depuis leur prise de contrôle du groupe de mode. En effet, le premier patron nommé, Richard Simonin, a dû licencier 1 500 salariés et fermer de nombreux magasins. L'effort ne fut toutefois pas suffisant, puisque Richard Simonin fut congédié et remplacé par Stéphane Maquaire. Les actionnaires n'ont pas laissé le temps à ce dernier de poursuivre la restructuration du groupe, notamment parce qu'ils jugeaient son plan trop timoré. C'est pourquoi l'arrivée de Patrick Puy a de quoi inquiéter.

De surcroît, Patrick Puy jouit d'une réputation de cost-killer froid, voire, pour reprendre l'expression du représentant de la CFDT, de « tueur ». Même si Patrick Puy a assuré aux syndicats qu'il voulait reprendre le plan de Stéphane Maquaire et que l'éviction de ce dernier n'était qu'une affaire de personnes et pas de stratégie, le CV de Patrick Puy n'inspire nulle confiance aux salariés, qui redoutent un plan social massif.

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