Immigration : le jeu trouble du Rassemblement national

Jordan Bardella & Marine Le Pen

Le parti de Jordan Bardella refuse de dire s'il votera le texte du gouvernement ou non. Une façon de ménager ses électeurs qui approuvent la loi Darmanin.

Publié le 11-12-2023 par Jules Pecnard

À la roulette, on attend toujours le dernier moment avant de miser sur le rouge ou sur le noir. Le Rassemblement national (RN) donne l'impression d'être dans un scénario analogue concernant le projet de loi immigration. Un coup, Marine Le Pen affirme, le 29 octobre sur France 3, que le RN « peut voter » le texte de Gérald Darmanin, bien qu'il s'agisse d'une « petite loi avec des petites mesures qui améliorent un tout petit peu la situation ». Un autre, le parti invoque l'affadissement de la version du Sénat par la commission des lois de l'Assemblée nationale, puis explique qu'il s'y opposera en séance publique.

Pour les députés nationalistes, le dilemme est de taille. Sur ce thème si structurant, le parti doit-il afficher une forme de sérieux en « enrichissant » un projet de loi supposément laxiste ?
Doit-il, au contraire, jouer l'opposant implacable au même titre que La France insoumise mais pour des raisons totalement inverses ? Peut-il aller jusqu'à voter la motion de rejet préalable qui sera défendue en ouverture des débats, demain, et dont l'adoption signifierait un renvoi immédiat de l'examen du texte à la chambre haute ?

Le groupe parlementaire doit se réunir à 15h30 le jour même pour trancher le sujet. D'ici là, on ferme les écoutilles, car en coulisse les avis sont partagés.

Risque de décalage avec l'opinion publique

Si la motion tombe - cas probable sachant que c'est celle des écolos qui a été tirée au sort, un repoussoir pour les droites - et que le débat court jusq

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