« Il ne faut pas faire miroiter aux gens un Grenelle des salaires comme en 1968 » (François Asselin, CPME)

François Asselin

ENTRETIEN- Pour le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), l'idée lancée par Emmanuel Macron d'organiser une grande conférence sociale est « une surprise ». François Asselin rappelle que les employeurs sont sensibles au pouvoir d'achat de leurs équipes.

Publié le 01-09-2023 par Fanny Guinochet

LA TRIBUNE- Emmanuel Macron a annoncé son intention d'organiser une grande conférence sociale. Etiez-vous prévenu ?

FRANÇOIS ASSELIN- Absolument pas. Comme les autres organisations, je l'ai appris ce matin. Mais il va falloir que l'on se mette d'accord. Car je rappelle qu'en juillet, dans le bureau de la Première ministre, les partenaires sociaux ont convenu d'un agenda social. Et cet agenda recouvre à bien des égards le sujet des salaires : l'emploi des seniors, les trajectoires professionnelles, le compte épargne temps universel etc.

Une conférence sociale ne sert à rien ?

Je crois qu'avec cette proposition, Emmanuel Macron cherche surtout à offrir une réponse politique à une partie de l'aile gauche de l'hémicycle. Une conférence, c'est un totem facile à saisir qui ne l'engage pas trop. Il ne faut pas faire miroiter aux gens un Grenelle des salaires comme en 1968. C'est hors sujet.

On vous sent agacé...

Disons que sur les salaires, ce n'est pas comme si les employeurs n'avaient rien fait cette année ! L'Insee, le ministère du Travail, différentes études montrent bien que dans le secteur marchand, les rémunérations ont suivi l'inflation sur les 12 derniers mois glissants. La hausse se situe entre 5 et 6 %, toutes branches confondues. Sur les salaires, les chefs d'entreprise font leur part. Par ailleurs, je rappelle que cet hiver, nous avons signé avec les syndicats un accord sur le partage de la valeur ajoutée qui marque de véritables avancées supra-salariales (en termes de

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