« Il n'y a rien de choquant d'avoir demandé à Kretinsky d'investir dans Eviden » (Bertrand Meunier, président d'Atos)

meunier

Pour sa première prise de parole depuis l'annonce du projet de restructuration d'Atos, Bertrand Meunier, président du conseil d'administration, livre dans La Tribune ses vérités sur cette opération de scission annoncée au coeur de l'été. Face aux nombreuses critiques sur la cession des activités d'infogérance, regroupées sous la bannière Tech Foundation (TFco), à l'homme d'affaire tchèque Daniel Kretinsky, et surtout à l'entrée de celui-ci à hauteur de 7,5% dans le capital d'Eviden, nouvelle dénomination de la partie cotée en bourse de l'entreprise technologique française, l'ancien patron du fonds PAI défend ses choix. Daniel Kretinsky, qui n'aura aucun droit particulier comme actionnaire minoritaire d'Eviden, n'aura accès à aucune information classifiée en matière de défense. Notre dissuasion nucléaire n'est donc en rien menacée selon lui. Le deal, dont la réussite repose sur la réalisation d'une augmentation de capital, va au contraire do

Publié le 11-09-2023 par Propos recueillis Michel Cabirol et Philippe Mabille

LA TRIBUNE- Pourriez-vous, avant de nous clarifier l'opération de cession de Tech Foundations que vous avez annoncée début août, revenir sur la situation économique et financière d'Atos. Pourquoi est-elle aussi dégradée ?

BERTRAND MEUNIER- Permettez-moi de mettre cette situation dans une perspective historique. J'ai hérité - et le conseil d'administration aussi - d'un passé et d'un passif. Alors que l'environnement technologique a évolué de façon rapide, Atos a clairement pris du retard dans la migration vers le cloud. Le succès du cours de bourse d'Atos dans les années 2010 était en réalité le fruit d'une politique d'acquisitions et d'une forte croissance externe qui a été réalisée avec une sélectivité discutable ou insuffisante et de la signature de contrats dont la rémunération était trop faible au regard des coûts. En février 2021, les commissaires aux comptes ont émis une réserve sur les comptes d'une de nos filiales américaines, qui était d'ailleurs une acquisition faite en 2014 d'une activité de Xerox (840 millions d'euros, ndlr).

Le groupe Atos vendait-il à perte ?

Atos prenait alors des paris sur le futur, en particulier dans les activités de Tech Foundations. A la suite de la réserve des commissaires aux comptes, une étude approfondie a été lancée pour comprendre les causes de ces réserves. Cela a conduit le conseil et moi-même à demander que des méthodes comptables plus conservatrices soient désormais appliquées. Deuxièmement, nous avons demandé une revue systémati

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