« Il faudra se résoudre à importer de l'hydrogène » de pays extra-européens (Jean-Pierre Clamadieu, Engie)

clamadieu

Alors que le gouvernement français imagine une économie locale de l'hydrogène décarboné, à travers le déploiement de « clusters » rapprochant consommation et production, le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a critiqué samedi cette stratégie, lors des Rencontres Economiques d'Aix-en-Provence. Interrogé par La Tribune sur le sujet, celui-ci a défendu l'approche allemande, très différente, qui consiste à s'appuyer majoritairement sur de l'hydrogène généré en-dehors de l'Europe, notamment dans les pays du Sud. Par ailleurs, le président d'Engie a, une nouvelle fois, regretté l'absence d'un cadre incitatif clair et puissant sur le Vieux continent, alors que l'Inflation Reduction Act américain frappe fort en la matière. Enfin, celui-ci s'est montré optimiste sur l'approvisionnement en gaz l'hiver prochain. Contrairement au PDG de TotalEnergies, qui a alerté ce matin sur de nombreuses incertitudes et un « risque majeur systémique

Publié le 09-07-2023 par Marine Godelier

C'est un pied de nez au gouvernement français. Alors que l'Hexagone tend à favoriser l'idée d'une production locale d'hydrogène, ce vecteur considéré comme crucial pour la transition énergétique, le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a critiqué samedi cette approche. Interrogé par La Tribune dans le cadre des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, celui-ci a défendu une autre stratégie, également prônée par l'Allemagne : celle d'importer des quatre coins du monde, et notamment des pays du Sud, la fameuse molécule bas carbone.

« On va vite tomber sur une limite de production d'énergie décarbonée en France, même avec le nucléaire. Je crois qu'il faudra se résoudre à importer de l'hydrogène de pays où l'on a accès à une énergie à de très bonnes conditions économiques », a-t-il fait valoir.

Jusqu'ici, l'exécutif français a pourtant plutôt mis en avant sa volonté de développer des « clusters » régionaux, rapprochant la production et la consommation d'hydrogène sur le même territoire. Autrement dit, de « mettre côte à côte des éoliennes, un électrolyseur, et une usine qui a besoin d'hydrogène », à schématisé Jean-Pierre Clamadieu. Une vision qui exclut, a priori, le besoin de bâtir d'immenses réseaux inter-régionaux de transport de cet hydrogène, afin de l'acheminer depuis des pays extra-européens et le faire transiter à l'intérieur de l'Europe. Seulement voilà : « dès qu'on veut passer à l'échelle, je suis convaincu qu'on a besoin d'un réseau », a opposé samedi le patro

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