Hopium le constructeur français de voitures à hydrogène ne parvient pas à enclencher la première

Hopium le constructeur français de voitures à hydrogène ne parvient pas à enclencher la première

La startup française qui ambitionnait de devenir le « Tesla français de l'hydrogène » est dans la tourmente avant même d'avoir commercialisé sa berline Machina. Placée en redressement judiciaire en juillet dernier, elle a affiché une perte nette de 24,7 millions d'euros au 1er semestre.

Publié le 06-11-2023 par Valérie MACQUET

Des pertes qui s'accumulent


La startup considérée à ses débuts comme la pépite française de la French Tech accumule les déboires et les pertes. Malgré plusieurs augmentations de capital l'année dernière, pour un total de 4,1 millions d'euros, la société affichait au 31 décembre 2022 des capitaux propres négatifs (-10,4 millions d'euros), une trésorerie dans le rouge (-1,3 million d'euros) ; et 23,9 millions d'euros de pertes sur l'exercice. Les choses n'ont fait qu'empirer en 2023, puisqu'Hopium , avec une perte nette de 24,7 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année, était placée le 19 juillet, en redressement judiciaire « pour une période initiale de 6 mois, éventuellement renouvelable pour 6 mois ». Elle voyait alors le cours de son action s'écrouler de 40 % ; soit une perte de plus de 60% depuis le début de l'année. Et si l'entreprise annonçait alors dans un communiqué, avoir trouvé le moyen de se financer auprès d'Atlas Special Opportunities ; précisant que cet apport d'argent frais visait à "permettre à la société de poursuivre son activité sur les 12 prochains mois et de développer sa pile à combustible" jusqu'à la réalisation d'un prototype ; la situation semble toujours aussi préoccupante quelques mois plus tard.


« Une phase de rééquilibrage »


La société, dirigée depuis décembre 2022 par Sylvain Laurent, un ancien de Dassault Systèmes, dit aborder une phase de rééquilibrage. Elle estime devoir mobiliser 200 millions d'euros dans les deux à trois prochaines années, va se séparer d'une trentaine de ses 142 salariés, et, en paralèle, fait évoluer sa stratégie industrielle. Il n'est plus question de s'en tenir à la seule production de la Machina, sa berline de luxe d'une puissance de 500 chevaux et d'une autonomie de 1 000 kilomètres, qui devrait être facturée 120 000 euros... L'entreprise entend également valoriser la pile à combustible qu'elle a mise au point.

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