Renoncement

Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, Henri Proglio a officialisé qu'il renonçait, avec amertume, à la présidence non exécutive de Thalès. Depuis quelques jours, il était en effet devenu la cible de Bercy, qui estimait que l'ancien patron de Veolia et d'EDF ne pouvait exercer la présidence du groupe d'électronique de défense, en raison du fait qu'il exerçait auprès de Rosatom, l'agence fédérale russe du nucléaire, des missions de conseil fréquentes. Cela paraissait à Emmanuel Macron et à son entourage incompatible, compte tenu du caractère stratégique des activités de Thalès.

Henri Proglio a d'abord affiché sa volonté de ne pas abandonner ses activités russes, les jugeant même utiles pour Thalès : « Avoir des bons contacts en Russie, est-ce que c'est gênant pour y faire des affaires ? Les équipes de Thales m'avaient d'ailleurs sollicité pour diriger une délégation à Saint-Pétersbourg cette année ».

Patrice Caine PDG

Mais il a préféré jeter l'éponge, devant les pressions et ce qu'il considère comme une cabale politique injustifiée : « derrière toute cette histoire, on cherche à abattre un homme pour des considérations politiciennes. Depuis que l'ancien président m'a nommé à la tête d'EDF, on me dit sarkozyste. Je défie quiconque de réussir à me classer politiquement, je suis avant tout un homme d'entreprise », a-t-il déclaré dans les colonnes du Monde.

Patrice Caine, qui, lui, a les faveurs du gouvernement, devait assurer les fonctions exécutives de Directeur Général, et Henri Proglio celle de Président. Patrice Caine cumulera donc les deux fonctions. C'est ce qu'a décidé le Conseil d'Administration, réuni avant l'assemblée générale de Thalès qui s'est déroulée ce matin.