Hausse des taux : le krach obligataire ravive l'intérêt pour... les obligations

Jerome Powell, Fed

La semaine a été particulièrement violente sur les marchés obligataires avec une volatilité inédite, y compris sur la dette souveraine à court terme. Et depuis le début de l'année, ils ont davantage baissé, en valeur relative, que les marchés actions. La Bourse, malgré la forte chute ces derniers jours, s'accroche toujours sur des multiples de valorisation qui sont loin d'être soldés, alors même que les entreprises n'ont pas encore révisé à la baisse leurs perspectives de résultats. Du coup, les obligations pourraient redevenir attrayantes.

Publié le 17-06-2022 par Eric Benhamou

« Nous y sommes. Nous pouvons dire que nous assistons un krach obligataire ». Pour Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion obligataire chez Tikehau Capital, la situation est inédite depuis des décennies avec un ajustement violent à la fois sur les taux sans risque et sur la prime de risque sur le crédit.

La décision de la banque centrale américaine, mercredi soir, de relever ses taux directeurs de 75 points de base (entre 1,5% et 1,75%), et sans doute autant à la prochaine réunion, fin juillet, confirme la volonté inébranlable des autorités monétaires de calmer l'inflation en montant les taux pour ralentir la demande et détendre le marché du travail. Désormais, le taux cible est de 3,4% en fin d'année alors que les marchés anticipent plutôt 4% (contre 2% en début d'année).

Pour mesurer l'ampleur du tour de vis opéré par les politiques monétaires, il faut se souvenir que l'été dernier, les marchés anticipaient la première hausse de taux en...2023. La cause est désormais entendue sur les marchés : la Fed, et concomitamment la banque centrale européenne (BCE), ont fait une énorme erreur de politique monétaire : elles n'ont pas su saisir l'opportunité de monter les taux durant l'été 2021, alors que l'économie montrait des signes de surchauffe, en s'arc-boutant sur l'idée (fausse) que l'inflation était temporaire, et non structurelle.

« L'inflation fait son grand retour pour la première fois depuis 40 ans et ce retour va perdurer pour des raisons structurelles, ce qui impliq

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