Querelle de chiffres

Environ un tiers des salariés d'Otis France, qui gère un parc de 160000 ascenseurs en France, s'est mis en grève à l'appel de l'intersyndicale pour protester contre leurs conditions de travail, l'absence d'augmentations salariales en 2015, et pour défendre 170 emplois menacés par un plan social. Ces chiffres, très contestés par l'ensemble des syndicats du groupe, traduisent pour la direction une « mobilisation diffuse ». Pour les syndicats, en effet, la grève a été beaucoup plus suivie que la direction ne veut bien le reconnaître. La CGT avance même des chiffres de75% de grévistes, toutes catégories confondues. Mais il semblerait plutôt qu'elle ait touché certaines activités du groupe beaucoup plus que d'autres, notamment toutes celles où les conditions de travail sont les plus difficiles, comme le centre d'appel, et les équipes de maintenance. Selon le délégué CGT, « aujourd'hui la charge de travail est irréalisable et l'effectif ne fait que décroître ».

Dialogue de sourds

Le centre d'appel a débrayé purement et simplement, et 90% du personnel y était gréviste, selon les chiffres de l'Intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC. La direction, pour faire face aux demandes des clients, a dû faire appel à un prestataire extérieur auquel les demandes des clients ont été transférées.

Les représentants du personnel ont pu rencontrer la direction, mais rien ne semble être ressorti de cette réunion, où chacun a campé sur ses positions, et où les paroles de la direction n'ont pas contribué à rassurer les syndicats, ni même à les éclairer : « On est venu pour avoir du concret, et du concret nous n'en avons pas », a déclaré l'un des représentants des salariés. En attendant, la grève continue chez l'ascensoriste.