Les scénaristes demandent des augmentations de salaires

C'est officiellement la grève à Hollywood. Après l'échec des négociations avec les studios et les plateformes concernant la hausse des salaires, la Writers Guild of America, tout puissant syndicat des scénaristes de la télévision et du cinéma américain, a lancé un appel à la grève lundi 1er mai 2023. Les membres du conseil d'administration du WGA "agissant en vertu de l'autorité qui leur a été conférée par leurs membres, ont voté à l'unanimité en faveur d'un appel à la grève". Les scénaristes demandent une hausse de leurs rémunérations mais aussi une plus grande part des bénéfices générés par les plateformes de streaming comme Netflix ou Disney +. Les négociations semblent pour l'instant au point mort, alors que les deux parties campent sur leurs positions. Les sociétés hollywoodiennes ont déclaré que leur offre comprenait "de généreuses augmentations de la rémunération des scénaristes". Les syndicats ont accusé les studios de s'en tenir à une "position inamovible" dans les négociations qui a "trahi un engagement à dévaloriser davantage la profession de scénariste".

Le streaming a bouleversé les conditions de travail des scénaristes 

Si les scénaristes demandent des garde-fous concernant l'utilisation de l'intelligence artificielle, le point principal de désaccord porte sur les rémunérations. Ils estiment notamment que le streaming a érodé leurs revenus alors que les séries diffusées sur Netflix ou Amazon Prime Vidéo ne comptent généralement que 8 à 12 épisodes par saison, contre plus de 20 pour la télé traditionnelle. Et si les scénaristes perçoivent des 'droits résiduels' pour les rediffusions ou ventes des DVD, parfois un pourcentage des recettes ou un montant fixe à chaque rediffusion, il n'en va pas de même pour le streaming où ils touchent un montant fixe chaque année. Difficile à accepter pour les scénaristes lorsqu'on voit le succès de certaines séries Netflix comme 'Emily à Paris' ou 'Stranger Things'. La WGA réclame la revalorisation de ces montants aujourd'hui 'bien trop faibles au regard de la réutilisation internationale massive' de ces programmes.