Une institution locale

A La Châtre, dans l'Indre, l'usine Fenwal est une institution, et une source d'inquiétudes récurrente. Créée en 1979 par Travenol, elle a appartenu au laboratoire pharmaceutique américain Baxter jusqu'en 2006. Les difficultés rencontrées par Baxter l'ont conduit à vendre l'usine, rachetée dans un premier temps par un fonds d'investissement américain, Texas Pacific, qui l'a lui-même revendu à Fresenius Kabi. Employant aujourd'hui 461 salariés, elle est un des organes économiques les plus importants de la région.

Etre détenus par un fonds d'investissement  américain les plaçait, de leur propre point de vue,  dans une situation précaire et inquiétante. Lorsqu'elle est entrée dans le giron d'un géant du médical Fresenius Kabi, spécialisé dans la perfusion, la transfusion et la nutrition clinique, cela a enfin contribué à rassurer les salariés et la population. Paradoxalement, c'est donc la firme allemande qui sera le fossoyeur de l'usine Fenwal de La Châtre.

L'incompréhension règne

La direction du groupe a en effet décidé de mettre fin à son activité de production de poches de sang, jugée trop peu rentable. Le marché des poches de sang a régressé en Europe de 25%. La direction de Fenwal dit avoir « exploré toutes les solutions possibles pour le site », mais en vain. L'usine de La Châtre ne lui paraît pas en mesure, malgré son automatisation, de pouvoir rivaliser avec une concurrence qui produit les poches de sang à des coûts nettement inférieurs.
Chez les salariés, les élus locaux, et la population locale, cette décision est incompréhensible. Le groupe dégage malgré cette crise plus d'un milliard d'euros de bénéfices, et se trouve présent sur un grand nombre de marchés porteurs et de produits innovants ce qui discrédite l'idée d'une impossible reconversion du site de La Châtre.