Une décision incomprise

Le constructeur automobile Ford a annoncé dans un communiqué publié jeudi la fermeture de l'usine Ford Aquitaine Industries à Blanquefort, en Gironde. Cette décision intervient après plusieurs mois d'incertitude au cours desquels le sujet de reprise par le groupe belge Punch Powerglide, qui possède une usine en Alsace fabriquant également des boîtes de vitesses automatiques, avait été mis sur la table. Mais Ford n'a pas souhaité « donner de suite favorable à la vente du site de FAI à l'acquéreur potentiel », au grand désarroi de ses salariés et du ministre de l'Économie et des Finances.

À ce sujet, Bruno Le Maire s'est dit « révolté, écoeuré par cette décision qui ne se justifie que par la volonté de Ford de faire monter son cours de Bourse », et ajoute vouloir « dénoncer la lâcheté de Ford » à qui il « demande à parler depuis trois jours et qui n'a même pas eu le courage » de communiquer par téléphone avec le ministre, qui qualifie cette décision de « trahison ». Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État du ministre de l'Économie, renchérit : « On a fait en sorte de donner tout le confort juridique pour que Ford soit dégagé juridiquement du site et que les repreneurs prennent leur responsabilité ».

850 salariés poussés vers la porte de sortie

Ford se défend en avançant que « le plan de l'acquéreur potentiel n'offrait pas le niveau de sécurité et de protection » requis par le groupe. Cette décision s'inscrit également dans le vaste plan de réduction des coûts déployé par Ford. L'arrêt de la production des boîtes de vitesses automatiques du site de Blanquefort sera donc prévu pour août 2019.

D'ici là, Ford s'est engagé à ne prononcer aucun départ forcé de ses 850 salariés et ajoute avoir « présenté un plan social complet ». Bruno Le Maire a appelé Ford à reconsidérer sa décision.