Justine Triet, la troisième femme à obtenir la Palme d'or

Le festival de Cannes s'est achevé samedi soir et le jury de l'édition 2023, présidé par le cinéaste suédois Ruben Östlund, a rendu son palmarès. Pour la troisième fois de son histoire après Jane Campion et Julia Ducournau, le festival a donné la Palme d'or à une femme, la réalisatrice et scénariste  française Justine Triet. Son film 'Anatomie d'une chute', avec notamment Sandra Hüller et Swann Arlaud, faisait partie des favoris. L'autre favori, le cinéaste britannique Jonathan Glazer a remporté le Grand Prix pour 'The Zone of Interest', une adapttion du roman de Martin Amis consacré à Rudolf Höss, le commandant du camp d'Auschwitz. Le prix du jury est revenu à Aki Kaurismäki pour 'Les feuilles mortes', le prix de la mise en scène à Trn Anh Hùng pour 'La Passion de Dodin Bouffant' avec Juliette Binoche et Benoît Magimel et le prix du scénario à Yuji Sakamoto pour 'Monster'. Du côté des prix d'interprétation, ce sont Kji Yakusho ('Perfect Days') et Merve Dizdar ('Les Herbes sèches') qui ont été récompensés. 

Un discours polémique 

Si la presse est unanime pour saluer le prix reçu par Justine Triet, le discours qu'elle a prononcé en acceptant sa récompense fait débat. La réalisatrice a en effet dénoncé la manière dont le gouvernement avait 'nié de façon choquante' la contestation populaire contre la réforme des retraites. 'Ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines', a-t-elle ajouté, estimant que le pouvoir cherchait aussi à 'casser l'exception culturelle sans laquelle [elle] ne serai[t] pas là aujourd'hui'. La ministre de la culture, Rima Abdul Malak, s'est dite 'estomaquée par son discours si injuste'. 'Ce film n'aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l'oublions pas', a-t-elle écrit sur Twitter.