Fessenheim : Macron refait l'histoire

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Alors que le chef de l'Etat a justifié l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim en expliquant qu'elle n'avait pas bénéficié de travaux de maintenance pendant plus de cinq ans, les faits montrent le contraire. EDF assure y avoir investi 313 millions d'euros de 2016 à 2019 et avoir adapté ses investissements pour maintenir la centrale nucléaire au plus haut niveau de sûreté jusqu'à sa mise à l'arrêt définitif en juin 2020. Au cours de sa période de production, le plus vieille centrale française a même enregistré moins d'anomalies que la moyenne du parc nucléaire tricolore. En revanche, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est catégorique : la centrale de Fessenheim ne peut pas être remise en service et ainsi venir à la rescousse d'un parc nucléaire en très mauvaise posture.

Publié le 07-09-2022 par Juliette Raynal

La fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim (dont le 1er réacteur a été arrêté en février 2020, puis le second en juin 2020) revient sur le devant de la scène à l'heure où la France redoute de possibles pénuries d'électricité l'hiver prochain. Ces derniers jours, de nombreux défenseurs du nucléaire et élus locaux ont tenu Emmanuel Macron pour responsable de cette situation très critique, alors que la fermeture effective des deux réacteurs situés à la frontière allemande est intervenue au cours de son premier mandat. En effet, le décret de déclaration de mise à l'arrêt définitive a été pris le 19 février 2020. Il découle de la Loi transition énergétique de 2015, votée au cours de la mandature de François Hollande. Loi qui a donné lieu à un premier décret d'abrogation de l'autorisation d'exploitation de la centrale de Fessenheim, publié en avril 2017.

Emmanuel Macron, agacé, argumente sa décision

Fin août, lors d'un débat organisé par le Medef, Jean-Bernard Lévy, actuel patron d'EDF sur le départ, a également expliqué que le groupe « manquait de bras parce qu'on nous a dit : 'votre parc nucléaire va décliner, préparez-vous à fermer des centrales'. On a déjà d'ailleurs fermé les deux premières ». Des propos qui semblent avoir irrité au plus haut point Emmanuel Macron.

Résultat, lundi, à l'occasion d'une intervention devant la presse, le président de la République s'est attaché à justifier cette prise de décision. « Fessenheim était la plus vieille centrale de

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