Et si l'industrie de défense n'était pas qu'une question d'ingénieur ?

François Mattens Joshua Henry

L'industrie de défense souffre d'une image négative dans l'opinion. Un déficit qui la fragilise plus encore face à des actions d'influence portant principalement sur ses sources de financement. L'industrie de défense gagnerait à diversifier ses profils pour bénéficier d'une plus grande intelligence collective en y associant les grandes écoles et les universités. Par François Mattens, co-fondateur et vice-président de Défense Angels, et Joshua Henry, président de l'association HEC Défense.

Publié le 17-05-2022 par François Mattens* et Joshua Henry*

L'industrie de défense en France souffre d'un mal assez paradoxal : bien que reconnue comme une industrie à l'expertise et à la résilience exceptionnelles, notamment face à la crise sanitaire, elle souffre encore d'un déficit de notoriété voire d'une image négative. Malgré son intérêt stratégique indéniable et son apport économique très fort (emploi, balance commerciale, etc.), elle est menacée par des actions d'influence qui ont pour conséquence des difficultés de financement, menaçant sa pérennité.

En effet, elle rencontre deux problèmes, intrinsèquement liés : une frilosité des financements [1]et un manque de compréhension des enjeux du secteur, objet de nombreux a priori. Pour surmonter ces difficultés, l'industrie de défense doit gagner en visibilité, et elle aurait tout intérêt pour cela à diversifier ses recrutements.

Diversification des profils

Le secteur de la défense se caractérise par un niveau de technologie qui permet à la France, nation au riche héritage scientifique et industriel, de se distinguer avec de nombreux savoir-faire technologiques, qu'ils soient dans l'aéronautique (Rafale), le naval (SNLE) ou le terrestre (programme Scorpion). Pour continuer à produire ce matériel d'exception, il est évidemment nécessaire de garantir l'excellence de la formation scientifique des étudiants recrutés, pour la plupart polytechniciens ou issus de l'École Nationale Supérieure des Techniques de l'Armement (ENSTA).

Certes, l'industrie de défense a besoin de ses ingénieurs,

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