Erosion côtière : « Il faut entretenir la culture du risque pour pouvoir s'y préparer » (1/3)

Le littoral aquitain recule sous les coups de boutoir de l'ocean

INTERVIEW. Dans les criques charentaises ou le long des plages aquitaines, scientifiques et élus n'ont pas attendu les récents décrets gouvernementaux pour se préoccuper de l'érosion côtière, un phénomène naturel désormais accentué par le changement climatique. La Tribune revient cette semaine en trois articles sur cette problématique qui, des falaises de la corniche basque aux rives de l'île de Ré, illustre l'imbrication des impacts de court terme et des solutions de long terme. Premier volet de cette série : un entretien avec Cyril Mallet, ingénieur risques côtiers pour l'Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine et le BRGM, sur l'état des connaissances et les stratégies à venir.

Publié le 30-08-2022 par Propos recueillis par Maxime Giraudeau

C'est l'histoire d'une liste encore floue dédiée à un risque majeur. Le 29 avril dernier, le gouvernement a publié par décret une liste de 126 communes françaises particulièrement soumises au phénomène d'érosion côtière, en Métropole et en Outre-mer. Ces villes littorales vont devoir en priorité procéder à des aménagements permettant de lutter contre le grignotage de la terre par l'océan et la mer. Mais ce classement ne dit pas si la compétence jusqu'ici laissée aux municipalités, passe dans le giron de l'état ni ne précise si un cadre de financement est prévu. Les villes avaient la possibilité de demander à rejoindre ou, à l'opposé, d'être exclue de cette liste, dressée dans sa première mouture sur proposition du gouvernement. Au final, seules 10 % des communes littorales de France en font partie alors que le phénomène d'érosion est global.

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Mais il y a bien des urgences localisées et en Nouvelle-Aquitaine, deuxième région la plus représentée avec 31 communes dans la liste derrière la Bretagne, certains décideurs l'ont compris depuis longtemps. L'Observatoire de la côte aquitaine, organisme scientifique créé en 1996, documente les aléas d'érosion et de submersion pour orienter les stratégies à adopter face aux risques qui pèsent sur le littoral. Une quinzaine de personnes planchent sur l'avenir des côtes du Sud-Ouest en lien avec le GIP Littoral et les centres scientifiques régiona

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