Engie s'englue dans le nucléaire belge

Engie s'englue dans le nucléaire belge

Engie est au coeur d'une tempête politique depuis que le groupe a mis à l'arrêt pour maintenance 6 des 7 réacteurs nucléaires qu'il exploite en Belgique.

Publié le 14-10-2018 par Guilhem Baier

Crise nucléaire en Belgique

 

La Belgique est aux abois ! L'hiver approche, et avec lui la hausse saisonnière de la consommation électrique. Or le pays risque de ne pas pouvoir faire face à l'augmentation de la consommation électrique des ménages, car 6 des 7 réacteurs nucléaires exploités par l'énergéticien français Engie sont actuellement à l'arrêt pour maintenance. Une maintenance forcée bien compréhensible, car la présence de fissures dans la structure en béton a été détectée par Engie.

Mais, au-delà d'une simple raison technique et de sécurité, les déclarations d'Isabelle Kocher voici un an, lorsque la directrice générale d'Engie a évoqué l'hypothèse d'abandonner le nucléaire en Belgique, s'amalgament à ces fermetures et le gouvernement belge soupçonne Engie de vouloir se désengager du nucléaire belge, voire de la Belgique, sans payer la facture du démantèlement des centrales. Un indice supplémentaire de cette possibilité de désengagement serait, selon le gouvernement belge, qu'Engie a rapatrié dans son giron deux sociétés très rentables appartenant jusque-là à sa filiale belge Electrabel, à savoir la CNR et la SHEM.


Engie doit rassurer

 

De toute part, on cherche à calmer la crise, aussi bien au niveau du gouvernement français que de la présidence d'Engie. Côté gouvernement, le secrétaire d'État à l'Écologie Sébastien Lecornu et la ministre de l'Énergie belge ont discuté à plusieurs reprises de ce problème ensemble, ainsi qu'avec leurs homologues allemand, autrichien et suisse. Il en ressort que les quatre pays viendraient au secours de la Belgique si celle-ci venait à manquer d'électricité.

Du côté d'Engie, c'est le nouveau président du groupe, Jean-Pierre Clamadieu, qui s'échine à rassurer un gouvernement belge qu'il connaît, heureusement, très bien, en tant qu'ancien président de Solvay. Étienne Davignon, PDG d'une autre filiale belge d'Engie, Tractebel, est lui aussi sur le pont à la manoeuvre, en soutien de Jean-Pierre Clamadieu.

Ce dernier cherche avant tout à convaincre le gouvernement belge qu'Engie assumera toutes ses responsabilités dans la filière nucléaire du Plat Pays et que les options envisagées par Isabelle Kocher ne sont plus d'actualité.

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