Énergie : la politique de l’UE plonge le Pakistan dans l’obscurité

Accord entre l'union europeenne et les etats-unis sur des livraisons supplementaires de gnl pour l'europe

À l’heure où l’Union européenne s’inquiète d’une éventuelle pénurie de gaz cet hiver, ailleurs dans le monde, la crise atteint son paroxysme. Car la ruée du Vieux continent sur le gaz naturel liquéfié (GNL), affrété par navires des quatre coins du monde afin de se détacher des hydrocarbures russes, bouleverse le marché international et fait bondir le prix des cargaisons. Si bien que plusieurs pays dépendants du GNL pour produire leur électricité, parmi lesquels le Pakistan, n’arrivent plus à suivre, et enchaînent les coupures de courant.

Publié le 28-06-2022 par Marine Godelier

Dans les rues d'Islamabad, la chaleur étouffante n'offre aucun répit aux habitants. Comme le reste du Pakistan, la capitale suffoque, depuis plusieurs semaines, sous des températures extrêmes. Et pourtant, ici et là, ni les ventilateurs, ni la climatisation, ne tournent dans les habitations.

Bien plus au sud, à Karachi - la plus grande ville du pays -, des manifestants s'attroupent. Quelques jours plus tôt, dans le nord de cette province aride du Sindh, un écolier de 12 ans, Saeed Ali, est mort. L'enfant s'est effondré en rentrant de sa journée de cours, passée dans une salle de classe sans ventilateur et baignant à plus de 40°C.

Ces situations traduisent l'ampleur de la crise en cours. Car partout, les coupures de courant s'enchaînent, et durent parfois jusqu'à plus de 12 heures, rendant le quotidien impossible aux Pakistanais, qui vivent au rythme des délestages mais subissent malgré tout une hausse des factures d'électricité. D'autant que ce choc promet d'en entraîner d'autres, qui s'abattront en cascade sur l'économie du pays tant la pénurie paralyse les usines, notamment dans le textile (60% des exportations nationales) et la fabrication d'engrais, nécessaire à l'agriculture. Dépassé par les événements, le gouvernement a décidé début juin de réduire la semaine des travailleurs épuisés à cinq jours, contre six auparavant, sans pour autant parvenir à calmer la colère.

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