Encyclopaedia Universalis dépose le bilan

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Concurrencée par le Web et Wikipedia, l'Encyclopaedia Universalis est placée en redressement judiciaire.

Publié le 24-11-2014 par Laurent Baquista

Une référence du savoir

 

Confrontée à de très importantes difficultés financières, l'Encyclopaedia Universalis, filiale de Britannica, a été placée en redressement judiciaire auprès du Tribunal de Commerce de Nanterre pour une première période de six mois. Cet événement est symbolique de la difficulté des entreprises anciennes à faire face à la concurrence des entreprises de la nouvelle économie, et à réussir leur transformation digitale.

Née en 1968, d'un projet commun entre le Club Français du Livre et la société américaine leader du domaine, Encyclopaedia Britannica, Encyclopaedia Universalis a bâti son succès, certes, sur la vente au porte à porte et à distance, mais surtout sur une exigence de qualité rédactionnelle qui l'ont érigée au rang de référence incontestée. Grâce à des articles rédigés essentiellement par des universitaires spécialistes de leurs domaines, l'Encycopaedia Universalis offrait à ses lecteurs la garantie de l'exactitude, de la précision, et de l'actualité de ses informations. Le prix de l'intégralité de la collection était très élevé, environ 3000 euros, mais c'était finalement le prix à payer pour un contenu d'une telle qualité.

 

 

Tuée par le Web

 

L'essor de l'Internet, qu'on a pu considérer à ses débuts comme une encyclopédie en lui-même, a dès les années 90 commencé à saper le modèle économique de l'entreprise. L'information y devenant de plus en plus abondante, et, surtout, étant gratuite, pourquoi irait-on payer si cher pour un compendium du savoir, même s'il est d'une meilleure qualité. Les années 2000 ont renforcé cette tendance, avec la montée en puissance d'une concurrence directe, gratuite, et fondant la qualité de ses articles sur le principe du travail collaboratif et de l'intelligence collective. Face à cette concurrence, Encyclopaedia Universalis a dû abandonner en 2012 son édition papier pour des éditions digitales, payantes.

Mais cette transformation digitale, trop tardive, n'a pas permis de préserver l'entreprise, qui continue d'accumuler les pertes. Du côté de l'administrateur judiciaire, Isabelle Didier, on se veut rassurant : « Il n'est pas question de liquider la société. Universalis a une marque forte, une base documentaire de qualité, des clients. Cette procédure peut constituer un bon outil pour réussir la transformation nécessaire. » Mais il faudra pour cela retrouver des capitaux.

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