EDF confirme le calendrier d'Hinkley Point

EDF confirme le calendrier d'Hinkley Point

Électricité de France a confirmé hier soir que la mise en service du premier réacteur EPR de la centrale britannique d'Hinkley Point interviendrait comme prévu à la fin de l'année 2025.

Publié le 17-01-2018 par Guilhem Baier

Rassurer coûte que coûte

 

Lors d'une conférence de presse donnée hier soir sur le chantier d'Hinkley Point, Simone Rossi, le patron d'EDF Energy, la filiale britannique de l'opérateur historique de l'électricité en France, a renouvelé sa confiance dans la capacité de l'énergéticien français et de ses partenaires à respecter le calendrier prévu pour le projet de construction du premier réacteur EPR dans le sud-ouest de l'Angleterre, qui prévoit une mise en service à la fin de l'année 2025 : « Nous sommes confiants dans notre capacité à respecter ce calendrier car notre projet à Hinkley Point C bénéficie d'outils innovants et des leçons tirées d'autres projets ».

Les autres projets, ce sont bien entendu les deux démonstrateurs EPR dont les chantiers ont pris tellement de retard qu'ils ont entraîné des surcoûts colossaux : tout d'abord le projet finlandais porté par l'ancien géant du nucléaire Areva, et ensuite le projet Flamanville 3, dans la presqu'île du Cotentin. Ces deux projets semblent donc avoir donné à EDF les acquis des expériences malheureuses, et lui avoir appris ce qu'il ne faut surtout pas faire. 

Toutefois, il faut reconnaître qu'EDF exploite le chantier avec ses partenaires chinois, ceux-là même avec qui il construit en Chine deux autres EPR qui, eux, ne connaissent pas de problèmes de retard.

Par ailleurs, une partie non négligeable des retards sur ces chantiers est due à Areva et Areva NP, ce dernier ayant été absorbé par EDF et rebaptisé Framatome voici quelques semaines, afin de lui refaire une virginité. Il va falloir plus que cette confiance pour balayer les critiques que supporte EDF outre-Manche, où l'on pointe déjà du doigt certains retards, ainsi que le tarif garanti pour le rachat de l'électricité produite, qui s'avère supérieur à ceux du marché.


De nouveaux projets en vue

 

C'est pourquoi le patron d'EDF Energy a tenu à donner des éléments plus tangibles dans sa conférence de presse. Simone Rossi, après avoir suggéré habilement que le retard pris n'était pas étranger aux tergiversations du gouvernement britannique, a indiqué que la construction des structures hors sol allait commencer en juin 2019, une fois les fondations et les parties souterraines achevées. Il a également rappelé que le chantier mobilisait en permanence plus de 3 000 personnes.

Simone Rossi a aussi fait part de l'intention d'Électricité de France et de sa filiale britannique de construire deux nouveaux réacteurs EPR dans l'est de l'Angleterre, sur le site de production de Sizewell. Selon Simone Rossi, construire deux nouveaux réacteurs à Sizewell s'avérerait particulièrement intéressant, parce que ces deux réacteurs de plus profiteraient également de l'expérience acquise par EDF à Hinkley Point, ce qui permettrait de réduire les coûts de construction de 20 %. 

Selon le patron d'EDF Energy, les investisseurs sont à l'affût de grands projets structurants, ce qui pourrait éventuellement assurer la construction de ces deux réacteurs sans avoir à recourir au financement public, à condition que soit négocié un tarif garanti de rachat de chaque kilowatt-heure produit.

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