Des difficultés en matière de production

 'Y a-t-il déjà eu dans l'histoire d'EDF un semestre dont les chiffres étaient aussi négatifs ? J'en doute beaucoup', a reconnu Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF, jeudi 28 juillet lors de la publication des résultats. Les difficultés du fournisseur d'électricité sont de notoriété publique, mais elles sont en réalité pires que ce que l'on aurait pu imaginer. Si le chiffre d'affaires est en hausse de 67,2 % à 66,3 milliards d'euros, notamment en raison de la hausse du prix du gaz et de l'électricité en Europe, les pertes enregistrées par le groupe énergétique sont considérables.  'Les résultats du premier semestre traduisent les difficultés rencontrées en matière de production nucléaire en France et dans une moindre mesure hydroélectrique, ainsi que l'effet du bouclier tarifaire mis en place en France pour 2022', a précisé Jean-Bernard Lévy. En France, la production nucléaire a reculé de 15,2% au premier semestre avec 18 réacteurs sur 56 à l'arrêt pour maintenance, et 12 réacteurs également arrêtés pour des problèmes de corrosion alors que ce n'était pas prévu. 

EDF à quelques mois de la renationalisation 

Contraint de racheter au prix fort une partie de sa production déjà vendue car il n'arrive pas à fournir, le groupe se trouve accablé par la hausse du prix de l'électricité liée à la guerre en Ukraine. Conséquence de tout cela, le déficit de production a pesé à hauteur de 7,3 milliards sur l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe, avec un impact estimé à 24 milliards sur la fin d'année. C'est donc dans un contexte difficile que la société s'apprête à être nationalisée. Une opération à 9,7 milliards approuvée la semaine dernière par l'Assemblée nationale et dont la mise en oeuvre est attendue avant la fin de l'année.