Des salariés d'Arkéa veulent aussi faire sécession

Des salariés d'Arkéa veulent aussi faire sécession

Alors que l'intersyndicale s'alarme d'une possible sortie d'Arkéa de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, un important collectif de salariés pousse les administrateurs du groupe bancaire de l'ouest de la France à aller jusqu'au bout.

Publié le 17-01-2018 par Emilie Huberth

Des voix opposées

 

Alors qu'Arkéa s'apprête à consommer son divorce avec la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), sur un éternel fond de rivalités et d'antinomies avec les fédérations de l'est de la France, les salariés semblent très divisés sur la conduite à tenir vis-à-vis des orientations que souhaitent donner Jean-Pierre Denis et la direction du groupe bancaire mutualiste qui rassemble les fédérations de l'Ouest, du Massif central et du Sud-Ouest.

Les désaccords au sein du personnel sont désormais publics, et se manifestent sur la Toile et par voie de presse. Ils opposent, d'un côté, l'intersyndicale qui réunit les représentants du personnel issus de la CFDT, de la CGT, du SNB et de l'Unsa, et de l'autre un collectif de salariés et un nouveau syndicat indépendant et non aligné, l'ASISA.

L'intersyndicale tire la sonnette d'alarme sur les conséquences qu'un divorce avec la Confédération et un abandon de la marque Crédit Mutuel pourraient avoir sur les personnels de la banque mutualiste et leurs clients.

Le collectif, quant à lui, encourage les administrateurs à aller jusqu'au bout et à faire sécession.


Un collectif contre l'intersyndicale

 

Pour l'intersyndicale, qui s'est exprimée vendredi dernier par le biais d'une tribune dans le journal Le Monde, « notre place au sein du Crédit Mutuel assoit la sécurité financière des sociétaires notamment par un dispositif de solidarité efficace ». Par ailleurs, ils redoutent que des agences Crédit Mutuel ne viennent s'implanter sur leurs terres, ce que le principe de non-concurrence territoriale entre les fédérations ne permet pas à l'heure actuelle.

Le collectif de salariés, qui a quant à lui adressé une lettre ouverte aux administrateurs et administratrices, fait entendre une autre vision des choses : « nous avons désormais la conviction que la pérennité du groupe Crédit Mutuel Arkéa, de nos emplois dans les services centraux, les filiales et les Caisses Locales passe forcément par notre indépendance, en sortant de la Confédération. C'est aujourd'hui la seule voie possible pour maîtriser notre destin, comme nous avons toujours su le faire et poursuivre le chemin que vous avez tracé », déclarent ainsi les salariés qu'il regroupe. Ces derniers exhortent donc les administrateurs et les administratrices, et tous les élus des caisses locales et régionales, à accorder leur entière confiance à Jean-Pierre Denis.


La mobilisation ne fait que commencer

 

On pourrait, certes, douter de la représentativité de ce collectif. Mais ce serait oublier qu'au début de l'année 2016, un autre collectif, « Vent debout pour l'emploi », avait rassemblé en peu de temps 15 000 manifestants dans les rues de Brest pour soutenir le projet de sécession. D'ailleurs, une pétition en ligne adressée par le collectif au Premier ministre Édouard Philippe a déjà rassemblé 5 500 signatures de soutien à cette démarche.

Les dernières actualités