Derrière le coup de com' du rachat par EDF des turbines de Belfort, la filière nucléaire en crise

EDF, Macron, 2016, nucléaire, Civaux

La visite ce jeudi d'Emmanuel Macron à Belfort pour officialiser le rachat des turbines Arabelle par EDF a le mérite de refermer une parenthèse symbolique du fiasco industriel de la France. La "faute Alstom" corrigée, Emmanuel Macron annoncera la construction de nouveaux réacteurs avant même de connaître le sort des urnes d'avril... Mais dans la réalité, derrière l'opération d'image, le dossier Arabelle est très loin d'être bouclé chez EDF... Et face à une crise historique de la filière nucléaire, le sort du PDG Jean-Bernard Lévy semble scellé. Reste à savoir par qui et comment le remplacer en pleine campagne élyséenne.

Publié le 10-02-2022 par Marc Endeweld

Emmanuel Macron joue-t-il au petit alchimiste avec la filière nucléaire française ? Essaye-t-il, à quelques semaines seulement du premier tour de la présidentielle, de transformer le plomb en or sur le dossier si symbolique d'Alstom et de ses turbines vapeur (rachetées en 2014 par l'américain General Electric) qui équipent nos centrales nucléaires ? C'est en tout cas son pari depuis depuis l'automne 2020 : ce dossier s'est très vite retrouvé sur le bureau d'Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l'Elysée, et après avoir mis du temps à convaincre EDF de racheter à GE les anciennes activités nucléaires d'Alstom, basées en partie à Belfort, l'électricien national et le groupe américain sont entrés en négociation au milieu de l'année dernière comme La Tribune l'avait révélé, en août dernier.

Pour Emmanuel Macron, cette perspective de rachat a une forte portée symbolique. Car Alstom, issu du conglomérat industriel Alcatel-Alstom (et de la Compagnie Générale d'Électricité si l'on remonte dans le temps), est le symbole même du fiasco industriel de la France depuis une trentaine d'années. Mais aussi parce qu'Emmanuel Macron, comme secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande, puis devenant son ministre de l'Économie, a agi en coulisses sur ce dossier épineux, jusqu'à autoriser, en novembre 2014, la vente des activités énergie à l'américain General Electric... Dont les fameuses turbines Arabelle, ces bijoux industriels, parmi les plus puissants au monde, qui

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