Défaut de corrosion : EDF devra contrôler tout le parc nucléaire

Incident "significatif" a la centrale nucleaire de penly, selon l'asn

En plein débat sur la relance de l'atome, l'inquiétude grandit sur la présence d'une anomalie générique touchant plusieurs des centrales du pays, après la détection d'un défaut de corrosion dans des réacteurs à Civaux, Chooz et Penly. Alors que, selon l'Autorité de sûreté nucléaire, ce problème aurait pu échapper aux contrôleurs lors des visites décennales, l'ensemble du parc nucléaire devra être réévalué à l'aune de ce nouvel élément, affirme son directeur général adjoint, Julien Collet, à la Tribune. D'abord par un travail sur les données existantes, puis dans un vaste programme d'inspection, qui nécessitera l'arrêt des installations concernées. Mais puisque tous les réacteurs ne pourront pas stopper leur production en même temps, EDF devra définir lesquels sont prioritaires...tout en garantissant la sûreté des autres. Explications.

Publié le 01-02-2022 par Marine Godelier

Alors que la France dépend de l'atome pour produire son électricité, les inquiétudes s'accentuent sur l'état réel de son parc nucléaire, après qu'EDF a détecté un défaut de corrosion dans trois de ses centrales. Car les causes de cette anomalie « sérieuse », selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), restent inconnues, et font planer l'éventualité d'un défaut générique touchant l'ensemble des réacteurs de l'Hexagone. Sans compter qu'elles interrogent sur de possibles trous dans la raquette lors des visites décennales, ces contrôles techniques permettant de statuer sur la poursuite ou non de l'exploitation d'une unité de production pour les dix prochaines années. Et pour cause, ce phénomène « n'était jusqu'alors pas considéré comme envisageable, et donc pas directement recherché pendant l'inspection », explique à La Tribune Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.

Pourtant, force est de constater que celui-ci est bien réel : pour rappel, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a fait savoir mi-janvier qu'un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime) rencontrait une fissuration sur un système de sécurité, à proximité des tuyauteries du circuit de refroidissement, liée à une corrosion sous contrainte. Un dysfonctionnement déjà détecté ou soupçonné le mois précédent sur quatre autres réacteurs EDF déjà fermés : les deux unités de production de la centrales de Civaux (Vienne), où le défaut a été repéré grâce à des expertises métallurgiques pou

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