Déchets nucléaires : « Nous devons transmettre la connaissance sur 500 ans minimum » (Florence Poidevin, responsable Mémoire à l'Andra)

Andra Cigéo

ENTRETIEN. Certains déchets nucléaires enfouis dans le centre de stockage Cigéo le resteront pendant plusieurs centaines de milliers d'années. Comment s'assurer que les générations futures ne perdront pas la conscience de ce lieu, alors même que nous ne partagerons peut-être plus le même langage ? Florence Poidevin, responsable du programme Mémoire de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, planche sur cette question essentielle de la transmission. Et ce, à des échelles de temps vertigineuses.

Publié le 05-05-2023 par Marine Godelier avec Juliette Raynal

Les déchets générés par l'industrie nucléaire, qui seront radiotoxiques bien plus longtemps que la capacité de l'homme à prévoir l'évolution des sociétés, devraient finir scellés à 500 mètres sous terre. C'est le sens du projet de stockage Cigéo, dans la Meuse, piloté par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Alors que les générations suivantes ne devront pas y intervenir, l'Andra cherche pourtant les moyens de perpétuer la mémoire de ce site sur plusieurs siècles. Le but : éviter toute intrusion par l'humain du futur, et transmettre les connaissances autour de ce lourd héritage. Florence Poidevin, responsable de ce programme, revient pour La Tribune sur ce travail à la croisée de l'histoire, de l'archéologie et de sciences plus « formelles ».

LA TRIBUNE -  Le centre de stockage, une fois scellé, devra fonctionner sans intervention extérieure. Pourquoi alors avoir créé un programme mémoire ?

Florence Poidevin - Comme son nom l'indique, ce programme cherche à préserver la mémoire. En effet, certains déchets nucléaires enfouis dans le centre de stockage Cigéo le resteront pendant plusieurs centaines de milliers d'années. L'idée, c'est donc de s'assurer que les générations futures ne perdront pas a minima la conscience de ce lieu, et si possible sa connaissance plus détaillée. L'Agence de sûreté nucléaire (ASN) nous demande de viser 500 ans au minimum, même si nous essaierons d'aller au-delà.

Il y a trois raisons à cela : éviter les intrusions à l'a

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