Crise énergétique : la coopérative normande Biocer est en sursis

Biocer crise énergétique

Installée dans l'Eure, la coopérative agricole Biocer pourrait ne pas survivre à la hausse des coûts de l'énergie. Elle est loin d'être un cas isolé pour l'interprofession agricole et agro-alimentaire normande qui sonne le tocsin.

Publié le 05-10-2022 par Nathalie Jourdan

S'éteindre à petit feu ou baisser pavillon immédiatement ? C'est le dilemme cornélien auquel est confrontée la coopérative normande Biocer après qu'Enercoop a dénoncé unilatéralement son contrat de fourniture d'électricité. Dans l'obligation de trouver un autre fournisseur d'ici le 15 octobre, Biocer, qui collecte et commercialise les céréales et les légumineuses de 280 agriculteurs bio du quart Nord-Ouest, devrait voir sa facture d'énergie multipliée par quatre ou cinq. « Au vu des offres qui nous sont proposées par EDF et d'autres, elle va passer de 250.000 euros par an à environ 1,2 million. Le problème est que ce million, nous ne l'avons pas », s'étrangle Frédéric Goy, son directeur.

L'intéressé a bien sollicité le fonds mis en place par le gouvernement mais le soutien de l'Etat ne devrait pas excéder 45.000 euros. Très en deça de ce qui est nécessaire pour passer l'orage. Quant à économiser l'énergie, les marges de manoeuvre sont inexistantes à écouter Frédéric Goy. Les installations de Biocer, qui a beaucoup investi depuis 2019 encouragée par le boom de la bio, sont modernes et l'alimentation électrique peut difficilement être optimisée. « Le seul moyen de conserver le grain dans les silos de stockage est de le ventiler continuellement et pas seulement en heures creuses comme on me le suggère. A défaut, il est perdu », rappelle son dirigeant, amer.

« La corde pour se faire pendre »

Bien qu'un dépôt de bilan ne soit pas envisagé à ce stade, la coopérative (27 salariés - 1

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