Crise du bio : « la demande disparait, au moment où on arrive à l'autosuffisance »

Laure Verdeau Agence Bio

INTERVIEW. Dans un entretien accordé à La Tribune, la directrice de l'Agence bio, Laure Verdeau, analyse les points de blocage dans la demande en produits bio et les leviers à mettre en place dans le futur. Elle revient également sur la situation des agriculteurs en cette période de crise.

Publié le 31-12-2022 par Marie Nidiau

C'est l'une des déclarations fortes de cette fin d'année. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé début décembre 5 millions d'euros supplémentaires au fond d'avenir bio géré par l'Agence bio destinés aux agriculteurs, et 750.000 euros pour une campagne de communication pour vanter les bienfaits des produits issus de l'agriculture biologique. Des aides qui serviront à pallier le manque à gagner de la filière, en recul de 5%, selon le spécialiste de l'analyse de données de consommation IRI.

Et 2023 pourrait encore être une année noire pour le bio puisque l'inflation devrait continuer à augmenter et toucher de plein fouet les ménages français dans leur consommation. Pour comprendre cette situation, Laure Verdeau, directrice de l'Agence bio, un groupement d'intérêt public pour la promotion de l'agriculture biologique en France, fait le point.

LA TRIBUNE - Quelle est la situation du bio actuellement ?

LAURE VERDEAU - Cela prend beaucoup de temps de remonter tous les chiffres du bio parce que nous devons reprendre les résultats des grandes surfaces bien sûr mais aussi des indépendants, des fermes, des restaurations... En l'état actuel des choses, on sait qu'il y a eu une baisse. Cette baisse a été soutenue en grande et moyenne surfaces (GMS) et elle est forte en distribution spécialisée.

A quoi est due cette baisse de la consommation ?

Aujourd'hui, on assiste à un Big Bang du marché bio. Jusqu'ici il n'y avait pas assez de produits pour toute la demande de bio. Désorm

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités